GNL : «qu’on ne nous vende pas l’idée que c’est un projet vert»
À l’heure où des manifestations étudiantes de la coalition «Arrêtons GNL» se déroulaient un peu partout contre le projet d’usine de gaz naturel de GNL Québec au Saguenay, un groupe de citoyens latuquois est venu rappeler que l’acceptabilité sociale évoquée à plusieurs reprises par le maire de La Tuque n’est pas acquise.
En début d’après-midi, les citoyens sont allés manifester devant le bureau de La Tuque de la députée de Laviolette-Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif.
«Il (le maire) vend beaucoup le projet comme étant très prometteur pour Ville de La Tuque en termes d’économie et d’aspect vert, que c’est moins pire le gaz naturel que le mazout et le charbon», déplore Jean-François Fortin-Côté.
Si celui ne néglige pas les retombées annuelles de 10M$ pour les coffres de La Tuque (le tiers de son budget annuel), il ne se montre pas persuadé quant aux garanties qu’offre cet argent. «Ce 10M$, qu’est-ce qu’on va faire avec ? On va faire de l’étalement urbain ou on va le réinvestir dans des énergies renouvelables ?», se demande M. Fortin-Coté, qui signale que 91% des mémoires qui ont été déposés au BAPE se sont montrés défavorables à GNL. «Qu’on ne nous vende pas l’idée que c’est un projet vert».
«Le maire est supposé représenter toute la population, mais il n’a jamais demandé notre appui, et il n’a jamais cherché à sonder les gens», pense Sylvie Dagenais.
S’il n’y a pas eu de vent contraire en terme d’acceptabilité sociale, c’est que les gens manquent d’information, croient-ils. «Il y a bien des non-dits. Ils ont fragmenté le projet en disant : ici c’est un tuyau, il y a une usine au Saguenay. Mais le projet dans sa globalité, ce sont 16 000 puits de forages de gaz de schiste. Côté environnemental, c’est une catastrophe, c’est un recul de 25 ans par rapport aux objectifs de baisses de CO2 (Accord de Paris)», affirme-t-il.
Le groupe pense qu’on aurait tout avantage à développer les énergies renouvelables.
On s’interroge sur le silence du gouvernement de la CAQ depuis la sortie publique du rapport du BAPE. «Que pensez-vous, Mme la députée, de ce projet qui ralentit la transition énergétique au Canada, qui aggrave la crise climatique mondiale et qui pose de grands risques écologiques sur le parc marin du Saguenay?», lancent également les militants.
Comité «vert l’engagement»
Sylvie Dagenais, Jean Yves Caron et Jean-François Fortin-Côté jettent actuellement les bases d’un nouveau comité «vert l’engagement», dont on devrait entendre parler ces prochains mois.
Le groupe a pour objectif de promouvoir les saines habitude et les gestes à poser pour protéger l’environnement.
Bien qu’il s’inscrive dans un geste d’opposition à GNL, le comité a tenu à souligner qu’il souhaite travailler de concert avec Ville de La Tuque et différents organismes pour faire la promotion de l’environnement. On veut aussi souligner les efforts dans des projets environnementaux à La Tuque, dont le nouvel écocentre.
Les objectifs seront dévoilés lors d’une prochaine conférence de presse.