Les pisciculteurs poussent un soupir de soulagement
AIDE. Les aquaculteurs du Québec aux prises avec des stocks qu’ils ne pouvaient écouler et des taux de mortalité hors-norme recevront finalement une aide financière des gouvernements du Québec et du Canada.
Près de 1 M$ ont été débloqués par Ottawa et Québec le 9 juillet pour venir en aide aux aquaculteurs de la province. C’est néanmoins la moitié de ce que l’industrie réclamait depuis le début avril. Selon les termes de cette entente fédérale-provinciale, le ministère fédéral de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire fera les frais de 60% du programme. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et celui des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) débourseront quant à eux 408 000$.
Les aquaculteurs seront donc dédommagés pour les pertes encourues et ils pourront écouler une part de leurs surplus dans les plans d’eau publics. Les rivières dont les températures sont plus froides seront privilégiées.
Des pertes irrécupérables
Les aquaculteurs affirment avoir souffert de la fermeture des pourvoiries, des ZEC et des réserves fauniques. L’industrie y écoule normalement une part importante de ses stocks. Près d’un demi-million de poissons étaient menacés par la surpopulation dans les bassins d’élevage, leur faible oxygénation et les trois canicules.
«Il y a eu des mortalités quand même massives», nous dit Normand Roy, président de la Table filière de l’aquaculture au Québec. «Près de 30 tonnes de poissons ont tout de même été perdues». Pour M. Roy, «l’aide offerte, bien qu’appréciée, est en deçà des demandes», dit-il. S’il se réjouit «de l’ouverture des deux gouvernements et du ministère de la Faune du Québec», il regrette d’avoir été obligé de négocier un programme d’aide à la pièce.
Les fermiers des eaux en un coup d’œil
Les pisciculteurs québécois produisent annuellement 650 tonnes de poissons destinés au marché de l’ensemencement et 450 tonnes, pour le marché de l’alimentation. La valeur totale de la production totale réalisée par les quelque 70 entreprises piscicoles du Québec est estimée à 9,3 millions de dollars. 52 d’entre elles produisent quatre tonnes et plus de poissons chaque année. La pisciculture (en eau douce) et l’aquaculture (en eau salée) gagnent en popularité dans la province. On compte selon le MAPAQ près de 145 pisciculteurs, surtout dans les régions de l’Estrie, de la Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et des Laurentides. Cette industrie génère près de 300 emplois annuels et saisonniers.