Notre étoile de la semaine: Thessalie Bruneau
SPORT. Chaque semaine, notre chroniqueur sportif Rémi Laflamme nous fait découvrir une personnalité du monde sportif latuquois qui s’est démarquée par ses exploits, sa persévérance, son dévouement ou sa passion.
Cette semaine, notre étoile est Thessalie Bruneau, finissante du La Tuque High School (LTHS). Issue d’une famille tissée serrée, très sportive et avec de bonnes valeurs, elle suit les traces de sa sœur Alyzée et de son frère Malik sur le chemin de l’excellence et de la performance.
À l’aube de ses 17 ans, Thessalie montre déjà un parcours impressionnant tant au niveau académique que sportif, et ce, dans plusieurs sports, notamment le ski alpin, le BMX et le patinage artistique. Elle accumule en effet les succès au même rythme qu’elle dévale les pentes et qu’elle parcourt les pistes, c’est-à-dire à un rythme d’enfer ! Pratiquant le BMX depuis une douzaine d’années, elle a remporté la plus grosse victoire de sa carrière (jusqu’à maintenant !) aux Championnats canadiens présentés à Calgary à la fin du mois d’août dernier. Elle est ainsi devenue championne nationale chez les 16 ans, en plus d’avoir remporté haut la main le titre québécois. À quoi doit-on s’attendre pour la suite ? Championnats du Monde ? Jeux Olympiques ? Comme Thessalie s’envolait pour Sarrians en France afin de participer à un camp avec l’équipe du Québec de BMX du 22 février au 3 mars, j’ai donc posé mes quelques questions à sa mère Maureen pour en savoir davantage.
On pourrait croire que son titre de championne canadienne lui ouvrait les portes des Mondiaux, tenus à Glasgow en Écosse en août 2023, mais tel n’est pas le cas. Comme elle passe cette année à la catégorie des 17-18 ans, elle doit d’abord être sélectionnée sur l’équipe nationale, ce qui s’annonce un beau défi car elle se retrouve parmi les plus jeunes de cette catégorie. Elle doit se faire remarquer lors des différents camps et compétitions internationales pour faire sa place. Équipe Canada l’a d’ailleurs invitée à l’un de ses camps en octobre dernier en Colombie-Britannique où elle a pu se familiariser à ce niveau supérieur et montrer de quoi elle était capable. À son retour d’Europe, elle se dirigera ensuite vers la Caroline du Sud pour un second camp avec l’équipe Québec (25 mars au 3 avril). Sur place, elle aura aussi des entrainements avec Équipe Canada et pourra participer pour la première fois à une compétition avec les élites. Notons qu’à ce niveau, la butte de départ est de 8 mètres, comme aux Olympiques, avec un gros saut dès le départ où parfois tout se joue. Les sélections pour l’équipe canadienne ne sont pas encore faites, et le fait qu’elle en soit à sa première saison dans cette tranche d’âge pourrait la désavantager, mais ne misez jamais contre Thessalie Bruneau et sa détermination! Sinon, les athlètes en BMX atteignent leur maturité et leur summum vers l’âge de 24-25 ans, donc elle a encore plusieurs années devant elle pour atteindre ses objectifs à moyen et long terme, soit d’intégrer l’équipe nationale et de participer aux épreuves de la Coupe du Monde et éventuellement aux Jeux Olympiques. Paris 2024 ? Los Angeles 2028 ? L’avenir nous le dira!
Pour ce qui est du ski alpin, elle compétitionne cette année dans la Super Série FIS avec l’équipe SagLac V52, série qui regroupe les équipes élites du Québec, de l’Ontario et de l’est des États-Unis. Après un camp en Autriche en septembre, elle a enchaîné quelques compétitions, a très bien performé, et aurait bien aimé faire partie de l’équipe Québec, mais avec les entrainements de BMX et de ski qui se chevauchent pendant quelques mois, en plus de ses études, dont les résultats doivent être à la hauteur de ses capacités si elle veut poursuivre ses activités parascolaires, il devenait de plus en plus difficile de concilier le tout et elle a donc dû mettre une croix sur ce projet et sacrifier quelques compétitions du circuit de ski. Vous comprendrez qu’elle devra éventuellement trancher et faire le choix de se concentrer sur une seule discipline. Le BMX semble avoir une longueur d’avance pour l’instant car elle est reconnue comme athlète d’élite dans ce sport et que les ouvertures pour atteindre les plus hauts sommets sont déjà à sa portée, mais c’est elle qui aura le dernier mot pour ce choix déchirant!
Malgré tout cela, elle trouve quand même le temps de patiner régulièrement avec le Club de Patinage Artistique de La Tuque, Les Pirouettes, et de faire quelques compétitions en équipe. Une vraie de vraie passionnée de sports ! Sa mère me mentionnait aussi la chance qu’avait sa fille de pouvoir compter sur des professeurs dévoués et compréhensifs qui lui permettaient de vivre ces expériences toutes plus enrichissantes les unes que les autres.
Quelles sont ses idoles et inspirations dans ses sports de prédilection? Pour le ski, sans aucun doute l’américaine Mikaela Shiffrin, double médaillée olympique, septuple championne du monde, considérée par plusieurs comme la plus grande skieuse de l’histoire du ski alpin. Thessalie compétitionne d’ailleurs avec la même marque de skis qu’elle, les meilleurs, les Atomic! Détail qui ne semble pas plaire à son entraineur latuquois Félix Lavergne semble-t-il!
Ce dernier avait tout de même de très bons mots à dire à propos de son élève. « Thessalie est une fille qui travaille très fort et qui s’amuse en même temps. Elle a toujours une énergie positive et consacre beaucoup de temps pour atteindre ses objectifs. C’est plutôt rare de nos jours de voir des jeunes avec une telle drive« .
Il ajoute: « Elle a le désir de se surpasser en tout temps, elle ne baisse jamais les bras, sait comment gérer les obstacles et a une éthique de travail hors-pair. Elle est une vraie passionnée, persévérante, toujours souriante, avec une détermination incroyable. Elle exerce une influence positive sur l’ensemble de ses coéquipiers et est un excellent modèle à suivre pour les jeunes latuquois ». Témoignage très élogieux!
Côté BMX, Alise Post-Willoughby, double championne du monde et plusieurs fois médaillée aux Championnats du Monde et en Coupe du Monde, est celle qui a gagné le cœur de la Latuquoise par son attitude autant sur la piste qu’à l’extérieur de celle-ci. Deux modèles d’excellence assez inspirants avouons-le!
En terminant, Maureen me racontait la petite histoire concernant les choix de prénoms de ses enfants, soulignant qu’originalement, Thessalie devait se prénommer Cassiopée, mais qu’une personne dans leur entourage avait opté pour celui-ci quelques semaines avant la naissance de leur petite dernière. Les recherches reprirent donc. Géographiquement parlant, la Thessalie est une région de Grèce où on retrouve le mont Olympe, et Maureen aimait bien toutes les histoires de la mythologie grecque s’y rattachant. Ce fut donc le choix sur lequel elle et son conjoint Louis s’arrêtèrent. Est-ce que ce petit détour du destin deviendra une savoureuse anecdote où la région ayant donné son nom aux olympiques devint un jour le prénom d’une future athlète olympique latuquoise ? Seul Zeus le sait… pour l’instant!