L’Aéroport de La Tuque bon pour un autre 25 ans
TRANSPORT. Après trois mois de travaux intensifs visant à refaire à neuf la piste et qui ont nécessité sa fermeture durant six semaines, l’Aéroport de La Tuque recommence à accueillir depuis quelques jours les pilotes d’avion sur du bitume tout neuf et des équipements à la fine pointe.
La fin de ce chantier de 9,3 millions$, financé à hauteur de 8 millions$ par Québec, a fait l’objet le 25 septembre d’une cérémonie officielle en présence notamment du maire Luc Martel et de la députée de Laviolette – Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif.
Les dernières rénovations importantes de l’Aéroport de La Tuque remontaient à il y a près de trente-cinq ans. « Avec des infrastructures aériennes de qualité comme nous disposons maintenant, ça sera bon pour l’économie et le tourisme. Mais c’est aussi une bonne nouvelle pour la sécurité maintenant que les avions-hôpitaux peuvent atterrir ici », a déclaré le maire de La Tuque.
Directeur du Service technique, ingénierie et infrastructures à Ville de La Tuque, Guillaume Dontigny a expliqué que les travaux ont permis de remplacer la chaussée de la piste et des voies de circulation, de renforcer les fondations avec l’ajout de pierres et d’ajouter une aire de retournement en bout de piste pour les plus gros avions, notamment en cas d’évacuation médicale.
« Le projet se terminera en 2023 par la réfection et la relocalisation de l’aire d’avitaillement, notamment par le remplacement des réservoirs et des cabinets d’essence. Ce deuxième chantier ne nécessitera toutefois pas de fermeture de l’aéroport », a précisé Guillaume Dontigny qui a loué au passage la ténacité du gestionnaire de l’aéroport, Claude Hamel. « Tout part de lui et de sa vision de ce que pourrait devenir l’aéroport de La Tuque. »
Un aéroport moderne
Un volume de 22 000 tonnes de pavage a été nécessaire pour réaliser ce chantier. La grande majorité des matériaux de la fondation a été réutilisée pour donner une valeur environnementale au projet. La dimension de la piste demeure inchangée à 5000 pieds (1524 mètres), mais la plus petite voie de circulation, Bravo, a été élargie. Le chantier a également permis de réparer le tablier de béton pour prolonger sa durée de vie.
« En mélangeant le gravier avec le sol existant, ça nous a permis d’économiser environ les deux tiers de matériaux au niveau des fondations. Pour ce qui est de l’asphalte, on l’a remplacé complètement parce qu’on voulait quelque chose de durable », a poursuivi Guillaume Dontigny qui évalue que la nouvelle piste sera bonne pour au moins 25 ans avant qu’un autre chantier majeur ne soit nécessaire.
Le système d’éclairage de la piste a été changé pour un système au DEL qui permettra des économies d’énergie. Au total, 115 luminaires ont été installés. L’aéroport bénéficie maintenant d’un système d’éclairage fonctionnant à trois intensités (10%, 30% et 100%) qui peut être contrôlé à distance par les pilotes en processus d’atterrissage.
Sept panneaux lumineux indiquant les voies de circulation et deux indicateurs de pente d’approche à chaque seuil, soit des aides visuelles à l’atterrissage, ont aussi été ajoutés. « Avec ces nouveautés, il ne peut avoir de confusion en termes de communication entre la tour et les pilotes », a spécifié Guillaume Dontigny.
Ce volet électrique du projet a nécessité le remplacement de 35 000 pieds de câbles qui ont été déployés dans des conduites souterraines, afin d’éviter les bris liés au gel, ce qui n’était pas le cas auparavant et était à l’origine de plusieurs problématiques.
Un opérateur satisfait
Gestionnaire de l’Aéroport de La Tuque, Claude Hamel ne cachait pas sa satisfaction au terme des travaux. « Nous n’avions pas les équipements pour recevoir des avions d’affaires et commerciaux. Pas plus que les avions-ambulances ou avions-hôpitaux », a-t-il souligné.
Dans les six dernières années, la fréquentation de l’aéroport est passée de 200 mouvements (un mouvement étant un atterrissage et un décollage) par année à 3500 durant l’année 2022. « Et j’ai une vision de me rendre à 5000 d’ici deux à trois ans », prévoit Claude Hamel.
Soulignons que l’Aéroport de La Tuque est officiellement entré en exploitation en 1956 mais que des avions survolaient le site dès 1952. « Ce sont les Américains qui ont construit la piste et l’ont payée dans le cadre de la NORAD (Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord). Ses fondations étaient faites en ciment en prévision que de gros porteurs pourraient l’utiliser. Elle est pareil comme celles de Casey et de Val-d’Or. C’était une stratégie militaire à l’époque », termine Claude Hamel qui poursuit le travail longtemps accompli par son père Gaston au même endroit.