« C’est une année exceptionnelle »
RÉGION. Après des saisons plutôt difficiles, voilà que l’année 2024 a offert des conditions optimales pour les producteurs acéricoles du Québec.
« Ça a été une très bonne saison, autant au niveau de la qualité que de la quantité. En comparaison à l’année passée, on n’avait pas de qualité et pas de quantité », relate Éric Bouchard, président du volet Mauricie pour la PPAQ (Producteurs et productrices acéricoles du Québec).
Ce phénomène a en effet été observé à l’échelle de la province. La Mauricie apparait comme étant l’une des régions ayant été les plus favorisées considérant les températures qui oscillaient efficacement autour du point de congélation.
« Cette année, c’était une année exceptionnelle au niveau de la période de coulée. Ça a commencé à couler à la fin février. On n’a pratiquement pas eu d’arrêt, c’était vraiment en continu. C’étaient des températures propices au niveau du gel-dégel ». L’érablière d’Éric Bouchard, Parcelles de soleil, a enregistré des coulées jusqu’au 12 avril, portant le compte à près de deux mois.
Ainsi, le gel des nuits et les quelques degrés de jour lors des dernières semaines ont permis aux acériculteurs d’obtenir une belle récolte de sirop cette année. Éric Bouchard se souvient à titre de comparaison de la saison catastrophique de 2022. « Ça avait été une très mauvaise année. On avait commencé tard la saison puis les températures chaudes sont arrivées très rapidement, donc l’eau n’était pas belle », raconte-t-il.
Augmenter la réserve de sirop
Alors que la réserve stratégique de sirop provinciale touchait le fond en début d’année, tout semble indiquer qu’elle pourra reprendre de la vigueur prochainement comme l’explique Éric Bouchard. « C’est sûr qu’on met du sirop en réserve cette année parce qu’au niveau de la production provinciale, on n’a pas encore les chiffres exacts, mais on parlerait d’environ 220-240 millions de livres de production ».
Il poursuit, « je m’attends donc à ce qu’on puisse mettre entre 40 et 50 millions en inventaire qui va disons apaiser un peu le stress qu’on avait dans les dernières années de manquer de sirop dans la réserve ».
Le président du volet Mauricie pour la PPAQ souligne somme toute qu’il est préférable que la réserve n’augmente pas trop rapidement puisque les acériculteurs ne sont pas payés pour ces quantités de sirop mises en banque. « La réserve n’est pas supportée par personne sauf les producteurs. Il n’y a pas d’aide financière, donc la livre qui est mise en inventaire par un producteur, ce sont des sous que lui avance, mais qu’il n’aura pas tant que le sirop n’est pas vendu ».
Par conséquent, Éric Bouchard espère plus d’équilibre lors des prochaines années. « On va espérer que les prochaines saisons se suivent et se ressemblent », conclut-il.