L’art de transmettre ses connaissances
LA TUQUE. Jacques Rouillard est bien connu des Latuquois à titre de peintre depuis les 45 dernières années, en plus d’avoir donné des cours à plusieurs artistes en herbe. Toutefois, peu de gens savent qu’il réalise la réfection de statuettes, notamment celles de la crèche de l’église St-Zéphirin. Depuis le printemps dernier, M. Rouillard transmet son savoir à Nicole Therrien pour préparer une relève.
C’est dans sous-sol de sa résidence de la rue Kitchener, là où est installé son atelier, que la restauration de statuettes prend forme. Âgé de 88 ans, M. Rouillard sent qu’il doit transmettre ses connaissances.
C’est en 2013 que M. Rouillard a commencé la restauration de statuette. Un ami à lui impliqué à l’église lui a demandé s’il pouvait faire quelque chose avec une statue mal en point.
« Je n’avais jamais fait ça. J’ai développé ma propre technique avec du plâtre de Paris et de la colle. J’ai restauré plusieurs statues de l’église, mais aussi de gens de la population. C’est souvent des statues de Marie, ou des crucifix », indique M. Rouillard.
C’est depuis le printemps que Nicole Therrien apprend aussi la restauration de statues. « À la base, j’ai déjà des statues chez moi. Elles ont besoin de beaucoup d’amour. Elles m’ont été données et il y en a qui sont amochées. D’emblée, j’aime le travail manuel. C’est quelque chose qui m’intéressait de les restaurer moi-même. Je me demandais si quelqu’un à La Tuque pouvait me montrer comment, et une personne m’a donné le nom de M. Rouillard. »
« J’étais bien content, je suis rendu à 88 ans. Je ne serai pas tout le temps capable. Quand elle est venue me voir pour apprendre, ah que j’étais content. J’ai dit viens à tes cours et je ne te charge rien. Je ne fais pas ça pour l’argent », ajoute l’octogénaire.
Il s’agit d’un travail de minutie. D’abord il faut avoir un bon mélange de plâtre et se dépêcher pour le modeler. Puis, il y a le mélange des couleurs pour en arriver au résultat voulu.
M. Rouillard a pu restaurer une vingtaine de statuettes, soit pratiquement l’entièreté de la crèche de l’église St-Zéphirin.
L’artiste autodidacte a noté ses techniques dans un livre, qu’il a remis à l’église St-Zéphirin afin que les connaissances soient partagées.
« J’adore ça parce qu’on ne voit pas le temps filer. J’ai bien hâte d’être tout équipé chez moi. Pour l’instant, je viens chez M. Rouillard pour apprendre. Je me sens appuyée », ajoute Mme Therrien.
« Je suis content d’avoir parti ça ici à La Tuque parce que personne ne le faisait », conclut M. Rouillard.