Tristesse et indignation à Opitciwan: la communauté demande justice

FÉMINICIDE. Ébranlée par la mort tragique d’une de ses membres, Ève Chachai, la communauté d’Opitciwan a organisé une marche en soutien à la famille de la victime et dénonce les violences faites contre les femmes. 

Rappelons qu’Ève Chachai avait été retrouvée inconsciente à l’hôtel le Montagnais de Chicoutimi dans la nuit du dimanche au lundi à la suite d’une agression. Son décès a provoqué une onde de choc dans les communautés atikamekw et ajoute un féminicide de plus au lourd bilan de 2024. 

La femme membre de la communauté d’Opitciwan avait été transportée à l’hôpital dans un état critique. Le conjoint de la victime, Éric Latour a été accusé de voies de fait graves en lien avec cette agression et est en détention jusqu’à sa comparution devant la justice vendredi. Comme la victime a succombé à ses blessures, la Couronne pourrait modifier le chef d’accusation. Il a été arrêté par le Service de police de Saguenay, lundi quelques instants après la découverte de la femme inanimée. L’homme a plusieurs antécédents judiciaires.  

#JusticePourÈve

Depuis l’annonce, une vague de messages de sympathies a déferlé sur les réseaux sociaux. De même que le sigle #JusticePourÈve qui circule en grand nombre. 

Une marche pacifique s’est d’ailleurs déroulée dans les rues d’Opitciwan ainsi qu’une vigie à sa mémoire mercredi soir, à l’église Saint-Étienne d’Obedjiwan. La communauté souhaite supporter les proches dans cette dure épreuve.

Sur sa page Facebook, le Conseil des Atikamekw d’Opitciwan a vivement dénoncé le drame.

« La violence sous toutes ses formes, notamment à l’égard des femmes, est un fléau qui se doit d’être dénoncé et éradiqué. Toutes nos pensées sont tournées vers la famille et les amis de la victime ainsi qu’avec tous les membres d’Opitciwan affectés par cette tragédie. »

Le centre d’amitié autochtone de La Tuque a également réagi à la triste nouvelle. 

« Nous partageons la peine et l’indignation qui émanent de cette situation. Chaque acte de violence, en particulier ceux dirigés contre les femmes, est inacceptable. Nous devons tous nous unir pour dénoncer ces comportements et surtout agir vers la guérison dans les familles nehirowisiwok. »

La communauté autochtone à 300 kilomètres au nord de La Tuque assure qu’elle restera « à l’affût des prochains développements dans le dossier. »

16e féminicides en 2024

Selon l’outil d’analyse de la Coalition féministe contre la violence envers les femmes  (CFVF), il y a eu 15 féminicides au Québec entre le 1er janvier et le 1er août 2024. Le décès de Mme Chachai serait donc le seizième du bilan funeste. Cela représente un féminicide de plus que l’année 2023 entière.