Un virage réussi pour Mario Couture

ENTREPRENEURIAT. Lorsque Mario Couture est devenu propriétaire de Distribution Gauthier en mars 2021, en pleine pandémie et après avoir passé sa vie professionnelle comme employé, c’était l’équivalent de se lancer d’un avion en plein vol… sans parachute.

Trois ans et demi plus tard, l’entrepreneur latuquois nage dans cet univers entrepreneurial comme un poisson dans l’eau. « J’ai été magasinier chez West Rock pendant 10 ans. Négocier avec des fournisseurs, ce bagage-là, je l’avais déjà. Acheter des moteurs ou acheter de la bouffe, il n’y a pas grand différence à part la date de péremption », sourit Mario Couture qui s’est lancé en affaires avec tout de même un bon coffre d’outils, ne serait-ce que son bac en administration pour tenir ses livres en ordre.

« Le transport, la nourriture, le lait, les dates de péremption, ce sont des affaires que je ne connaissais pas. J’ai donc pris la première année pour me familiariser avec les opérations. C’est juste après que j’ai commencé à éplucher les contrats, pour voir ce qui était le plus payant », souligne-t-il.

L’une de ses premières décisions est de cesser de desservir les grands épiciers comme IGA et Maxi en produits Natrel pour se laisser plus d’espace à l’entrepôt de la rue Saint-Michel. « Maxi, c’était de 4 à 5 palettes et 2 à 3 autres pour IGA. J’ai trouvé ça de valeur mais ça ne rentrait plus. On se marchait sur les pieds. »

Quand Mario Couture en est devenu propriétaire, Distribution Gauthier était essentiellement devenu un centre de transit qui servait à entreposer des aliments dans l’attente d’être cueillis par ceux qui les avaient achetés. « J’ai gardé ça mais en plus, j’ai développé tout le marché des pourvoyeurs, des restaurants et des dépanneurs. J’ai douze palettes qui partent toutes les semaines à Wemotaci », explique l’entrepreneur qui s’approvisionnent auprès de différents grossistes comme Colabor, VP Alimentation, Dubuc Fruits et Légumes, Mayrand, etc.

« J’ai deux fournisseurs qui entrent le lundi, un les mardi et les mercredi et deux les jeudis et vendredis. Ça fait qu’un restaurateur qui m’appellent en panique parce qu’il lui manque du pain par exemple. Je peux lui garantir qu’il l’aura à la première heure le lendemain. »  L’entrepreneur a aussi signé des ententes d’exclusivité avec Fromage Perron et Glace Frontenac qui venaient s’ajouter à celle avec Agropur  » Il y a à peu près 150 à 200 palettes qui entrent et sortent d’ici par semaine. Je remplis puis je vide mon entrepôt à peu près trois fois par semaine. »

Gérer la croissance

Le développement de ces nouveaux marchés est tel qu’il prévoit mettre en place bientôt un logiciel pour gérer son inventaire. « Présentement, le gros problème que j’ai, c’est que je gère une croissance qui est trop rapide. Actuellement, tout est fait manuellement sur Excel. Avec un logiciel, ça va être beaucoup plus facile parce que là, il faut fouiller l’inventaire à toutes les fois avant de faire une commande. »

D’ici la fin de l’année, un site web devrait voir le jour afin de promouvoir l’offre de services de Distribution Gauthier. Depuis près de deux ans maintenant, Mario Couture a ouvert une micro-boutique à l’entrée de son entrepôt où les Latuquois ont accès à environ 80 produits alimentaires comme des ailes de poulet, saucisses, thons, etc. à des prix très compétitifs. « Tout ce que je vends ici, je l’ai fait goûter à mes amis et ma famille. Si c’est vendu ici, c’est que 90% d’entre eux m’ont dit que c’était bon », garantit-il.

Les affaires vont tellement bien que Mario Couture étudie la possibilité de se relocaliser dans un endroit plus grand à La Tuque. « Je suis en discussion avec la Ville. Une entreprise importe qui a des espaces m’a ouvert ses portes. En tant qu’entrepreneur, quand j’ai acheté il y a trois ans, c’était un saut de passer de salarié à entrepreneur. Là, j’ai l’impression que si je fais encore ce mouvement, c’est comme si je repartais une nouvelle business. Mais il y a des marchés à développer. Parent n’est pas desservi, Clova n’est pas desservi. Il y a plusieurs pourvoyeurs au réservoir Gouin qui aimeraient bien ça se faire desservir. Le potentiel, il est là », conclut Mario Couture.