Un programme technique pour mieux penser la forêt

LA TUQUE.  Bonne nouvelle pour les jeunes latuquois qui veulent travailler en forêt. En plus de conserver l’expertise de l’École forestière de La Tuque, il sera maintenant possible de réaliser des études supérieures avec l’ajout d’un programme de Technologie forestière offert par le Centre d’études collégiales (CEC) qui est lié avec le Cégep de Shawinigan.

D’entrée de jeu, il faut savoir que ce nouveau programme n’entre pas en compétition avec les cours offerts par l’École forestière de La Tuque. Bien au contraire puisqu’il peut s’agir d’une passerelle entre un diplôme d’études professionnel (DEP) et un diplôme d’études collégial (DEC).

Le DEC Technologie forestière vise à former des technologues qui travailleront à l’aménagement durable de la forêt. La formation est structurée selon trois grands axes, soit la connaissance de la forêt, l’aménagement et la protection de celle-ci de même que sa gestion.

D’une durée de trois ans, les étudiants qui feront partie de la première cohorte pourront évoluer dans les laboratoires de l’École forestière de La Tuque de même que dans la Forêt d’enseignement et de recherche (FER) Mailhot grâce à une entente de collaboration permettant non seulement le partage des installations, mais également le partage d’équipement et de matériel. La FER est un laboratoire à aire ouverte où sont aménagées des salles de classe directement en forêt. De plus, le Cégep et l’École forestière travaillent actuellement à développer une passerelle DEP-DEC. Une entente DEC-BAC est aussi en développement avec l’Université Laval.

« Ça aurait dû être offert depuis 20 ans! À La Tuque, on est déjà dans un laboratoire de la forêt. C’était logique d’implanter ce programme ici. De plus, la demande est grande pour les technologues forestiers », exprime la députée Marie-Louise Tardif.

Il existe une entente entre le Cégep de Baie-Comeau et le CEC. Le ministère de l’Enseignement supérieur a d’ailleurs consenti une somme de 312 700$ aux deux entités pour implanter le partenariat.

Tout comme le programme de Soins infirmiers, le CEC offrira une première cohorte sur trois ans avec la possibilité que le programme revienne à chaque trois ans. Un minimum de 10 étudiants est nécessaire afin de démarrer la première cohorte à l’automne 2025, un le programme détient un potentiel maximal de 15 étudiants.

« Il y avait un besoin de formation et de main-d’œuvre dans le milieu, indique Jean-François Léveillé, directeur général du Cégep de Shawinigan. Des échanges avec des entrepreneurs forestiers d’ici ont permis de constater des besoins de main-d’œuvre collégiale. Les perspectives d’emploi sont d’ailleurs très bonnes. La région de La Tuque est un endroit idéal pour y donner de la formation en forêt et pour y travailler par la suite. »

Pour le directeur de l’École forestière de La Tuque Gilles Renaud, il voit d’un bon œil cet ajout pour la communauté latuquoise. « Ça prenait une diversification des services éducatifs pour le monde forestier ici. Ça m’a toujours tenu à cœur. Enfin on va pouvoir avoir une technique forestière à La Tuque. On ne sera pas en compétition, mais plutôt en complémentarité. Il pourra s’agir d’une passerelle entre le DEP et le DEC. On fera de meilleurs technologues forestiers de cette façon. »