Foresterie : le maire Luc Martel pointe Québec du doigt
LA TUQUE. À la suite de la fermeture pour une période indéterminée de l’usine de Rivière-aux-Rats à compter du 20 décembre prochain, le maire de La Tuque Luc Martel y est allé d’une sortie publique et il dénonce l’inaction du gouvernement du Québec concernant le régime forestier.
La raison principale de cette annonce étant le prix de la fibre au Québec qui est trop élevé pour assurer la rentabilité des usines, le maire de La Tuque veut que cette mauvaise nouvelle pousse le gouvernement du Québec à revoir ses façons de faire pour corriger la situation rapidement, afin d’assurer la pérennité des emplois forestiers dans les régions ressources à long terme. Selon lui, le gouvernement prend beaucoup trop de temps avant d’agir au détriment des régions du Québec qui vont payer le prix de cette inaction.
Depuis plusieurs mois, le maire de La Tuque et ses collègues d’autres municipalités liées à l’industrie forestière tente de se faire entendre par Québec.
M. Martel déplore que malgré toutes les représentations faites auprès du gouvernement du Québec à ce sujet, incluant les rencontres coordonnées par l’Union des municipalités du Québec et de la Fédération québécoise des municipalités via leurs comités forêt sur lesquels il siège, les élus à Québec continuent de faire la sourde oreille. Pourtant l’enjeu du coût de la fibre de bois au Québec est un sujet débattu depuis longtemps.
« Nos entreprises forestières ne sont pas en mesure de planifier leurs opérations à long terme en raison du régime forestier actuel au Québec et tout cela fait en sorte que le coût de la fibre n’est pas compétitif. Tout le monde dit qu’il faut réviser le régime, mais le gouvernement s’entête à ne pas le faire. Ce qu’on craignait depuis longtemps arrive aujourd’hui. Ce sont nos travailleurs et nos familles qui vont payer le prix des décisions de nos gouvernements. Je serais plus optimiste si je sentais qu’ils nous écoutent, mais ce n’est pas le cas. C’est comme si l’industrie forestière n’a aucune valeur aux yeux de nos élus à Québec. Pour une communauté comme la nôtre, pour qui l’industrie forestière est le moteur économique principal, ce n’est vraiment pas une bonne nouvelle. J’espère que nos représentants à Québec vont se réveiller rapidement », exprime le premier magistrat.
« Ce n’est pas normal que nos industriels forestiers nous disent qu’ils n’ont pas le choix parce que leurs usines de l’Ontario sont plus rentables que celles du Québec. Dans le contexte où ils ont des millions de dollars à verser aux Américains en raison des décisions du Département du Commerce des États-Unis, on est perdant au Québec sur toute la ligne. Même le gouvernement du Canada n’arrive pas à mettre fin aux taxes imposées à nos usines par les Américains qui viennent encore d’augmenter. On a tous les ingrédients en place pour générer une autre crise forestière », indique le maire Martel.