Réflexion pour des mesures d’atténuation des feux de forêt
LA TUQUE. À la suite des feux de forêt importants de l’été 2023, le gouvernement a pris la décision de mettre un programme d’atténuation pour les feux de forêt. Avec le territoire forestier important de l’Agglomération de La Tuque, il allait de soi que la ville-forêt allait être mise à contribution.
Avec l’ajout des territoires de La Bostonnais et de Lac-Édouard, l’Agglomération de La Tuque a reçu une bonification qui fait passer la subvention de 400 000$ à 700 000$ pour la mise en place de mesures.
En septembre dernier, une équipe de la SOPFEU a passé deux semaines à La Tuque pour une analyse de tout le territoire. L’équipe était accompagnée de gens du ministère des de la Sécurité publique et des employés de la Ville pour la visite d’endroits propices pour des mesures d’atténuation. « Il est question de Parent, Clova, Lac-Édouard, La Bostonnais. On veut protéger les infrastructures importantes notamment. Un rapport sera fait par la SOPFEU afin de déterminer quelles mesures peuvent être mises en place pour différents endroits. Les sommes investies pour ce programme ne peuvent pas cibler des équipements. C’est vraiment pour des actions tangibles pour des mesures d’atténuation », explique le directeur du Service de prévention incendie, André Vézina.
Par exemple, une mesure pourrait être une bande coupe-feu de feuillus autour de village comme Parent, Clova, ou Lac-Édouard. Le feu se propage moins avec l’essence d’arbre de feuillus comparativement aux résineux. « Autre exemple, avec l’urbanisme, on pourrait préconiser d’avoir certains matériaux pour la construction d’un nouveau chalet en forêt. On pourrait demander de dégarnir le terrain du végétal pour le garnir en minéral près du chalet. Il faut toujours penser aussi de conserver les bandes riveraines comme le prévoient les règles. Quelqu’un qui se bâti dans le feuillu, n’aurait probablement pas les mêmes actions à faire que celui qui est bâti dans le résineux », ajoute le directeur.
M. Vézina affirme qu’il s’agit d’un travail colossal à faire dans cette analyse. « On en jusqu’en 2028 pour compléter l’entièreté du travail d’analyse. On ne s’attendait pas à recevoir des sommes supplémentaires pour faire tout ça. Si on ne s’adapte pas devant tous les phénomènes qui vont en s’accentuant, ça sera périlleux. »
Un schéma de couverture de risques consolidé
Après une première version d’un schéma de couverture de risques pour le territoire latuquois il y a 5 ans où tout devait être pris en compte, la nouvelle mouture du schéma 2024-2034 est beaucoup plus allégée. « Au lieu de faire le schéma pour 5 ans, il est en place pour 10 ans. À moins de gros changements gouvernementaux en matière d’incendie, ça permet à l’organisation de camper sur des mesures en place pour 10 ans. Ça stabilise l’organisation de beaucoup. Le nouveau schéma est surtout dans la consolidation de ce qui a déjà été fait », exprime le directeur.
Sans surprise, le territoire de La Tuque est particulier avec son immensité. « Le ministère nous demandait de mettre en place une force de frappe pour chacun des chalets sur le territoire, alors qu’on sait très bien que c’est irréaliste. Par contre, les voies de circulation en forêt ont été catégorisées. Par exemple, on ne peut pas se rendre sur la rive ouest du Saint-Maurice en 10 minutes, puisqu’on ne peut pas traverser le pont de la rive ouest avec nos équipements. Il y a des ponceaux en forêt où on ne peut pas traverser aussi. C’est ce genre de travail qui a été consolidé. Alexandre Bilodeau a travaillé fort là-dessus », précise M. Vézina.
Pour le secteur urbain, les pompiers doivent répondre à la règle des 10 pompiers en 10 minutes.