N.É. : «Un endroit digne» : des mini-maisons ouvertes aux sans-abri près d’Halifax

HALIFAX — À environ 20 kilomètres au nord-ouest du centre-ville d’Halifax, au coin des rues Hopeful et Belief, se trouvent des rangées de minuscules maisons, chacune dotée de sa propre chaise de porche aux couleurs vives, attendant leurs premiers occupants.

Le nouveau quartier est le dernier projet de la Nouvelle-Écosse visant à lutter contre l’itinérance, en particulier dans la plus grande ville de la province, où, à la mi-octobre, près de 1300 personnes se disaient sans-abri, selon un groupe communautaire local.

Jeudi, debout dans le brouillard matinal devant une mini-maison, Suzanne Ley, du ministère des Services communautaires de la Nouvelle-Écosse, a déclaré que l’objectif du projet était d’offrir aux sans-abri un logement temporaire ressemblant davantage à une «maison traditionnelle».

«Elles sont censées être une étape sur le chemin vers l’indépendance, un endroit sûr et digne où les gens peuvent entrer», a indiqué Mme Ley après une visite du village de mini-maisons qui ouvrira bientôt ses portes à Lower Sackville, en Nouvelle-Écosse, une banlieue d’Halifax.

Les maisons sont des versions miniatures du type de maison que l’on voit dans les zones suburbaines, avec des toits à pignon et des porches en bois. Les sentiers étroits qui bordent la communauté portent des noms tels que Hopeful Walk et Belief Walk, imitant les rues. Les 26 premières unités à occupation simple et les quatre unités à occupation double ouvriront le 4 novembre, et la date d’achèvement prévue pour le reste des maisons est en décembre. Une fois terminé, le village abritera jusqu’à 70 personnes dans 60 maisons à occupation simple et double.

Les unités simples font 176 pieds carrés; les unités à occupation double font 252 pieds carrés. Elles sont autonomes et entièrement meublées: chaque maison dispose d’une cuisine équipée d’une plaque de cuisson, d’un petit réfrigérateur et d’un micro-ondes, ainsi que d’une salle de bain et d’une douche privées.

La communauté de mini-maisons est le fruit d’un partenariat entre la province, la municipalité régionale d’Halifax, Centraide Halifax, The Shaw Group et Dexter Construction. La ville a fait don du terrain pour le village, tandis que Centraide Halifax est propriétaire des unités et coordonnera la gestion immobilière nécessaire. L’automne dernier, la province a investi 9,4 millions $ dans la construction des maisons et a consacré 935 000 $ par an aux coûts de fonctionnement.

Les résidents des petites maisons sont choisis à partir d’une liste de personnes sans-abri tenue à jour par l’Affordable Housing Association of Nova Scotia. L’organisme à but non lucratif oriente les personnes vers le ministère des Services communautaires de la province pour obtenir une place dans l’une des maisons. Un porte-parole de la province a déclaré que les résidents de la première phase ont déjà été choisis.

Des services offerts

Joe Rudderham, directeur général de l’Atlantic Community Shelters Society, a affirmé que les petites maisons ne ressemblent pas aux abris Pallet, ces structures en fibre de verre de 70 pieds carrés qui ont été installées dans la région d’Halifax et à Kentville, en Nouvelle-Écosse, plus tôt cette année pour offrir aux sans-abri des espaces de transition qui sont «essentiellement un endroit pour dormir, s’asseoir à un bureau et un endroit pour ranger certaines choses».

Dans le village de Lower Sackville, a-t-il soutenu, tous les services publics sont inclus pour les résidents, qui auront également accès à la literie et aux serviettes pour leur maison. Des ordinateurs partagés, des espaces de bureau et une buanderie sont également disponibles sur place.

Les résidents vivant dans les unités paieront un loyer plafonné à 30 % de leur revenu, que ce soit par le biais de revenus d’emploi ou de soutien de programmes gouvernementaux, tels que l’assurance-emploi, l’aide au revenu ou les aides aux personnes handicapées.

En plus des unités autonomes, le groupe de M. Rudderham fournira également un soutien aux résidents pour les aider à se mettre sur la voie de la stabilité permanente. Il a déclaré que les soutiens disponibles dépendront des besoins des résidents du village, mais il s’attend à ce que son groupe fournisse des services de conseil et de soutien en santé mentale, des services d’emploi pour aider les résidents à rédiger leur curriculum vitae ou à se préparer à un entretien, ou des services éducatifs comme des cours de cuisine et de budgétisation.