Le programme de rachat d’armes à feu du gouvernement fédéral se rapproche du début

OTTAWA — Le gouvernement fédéral donne à Postes Canada la possibilité d’entreposer et de transporter des armes à feu interdites dans le cadre de nouvelles réglementations qui rapprochent le programme de rachat d’armes à feu au détail de son début.

Un décret du conseil daté du 16 octobre permet de retirer des coffres-forts les armes à feu interdites de style arme d’assaut, de les transporter et de les détruire.

Plus de 1500 modèles d’armes à feu ont été restreints en mai 2020 après qu’un tueur eut assassiné 22 personnes avant d’être abattu par la police en Nouvelle-Écosse.

Depuis, les détaillants qui possèdent les armes désormais interdites sont tenus de les conserver en toute sécurité dans leur inventaire.

«Une fois le programme lancé, les règlements d’expédition mis à jour rendront les armes à feu et les dispositifs concernés importants et permettront temporairement aux entreprises participant au programme d’expédier des armes à feu ou des dispositifs par la poste», a indiqué Gabriel Brunet, porte-parole du ministre de la Sécurité publique Dominic LeBlanc, dans un communiqué publié vendredi.

Le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, avait précédemment déclaré que le programme de rachat promis depuis longtemps commencerait cet automne.

Tout d’abord, le gouvernement achètera des armes à feu interdites dans les magasins de détail et les fera détruire, avant qu’un programme de rachat pour les personnes qui possèdent de telles armes ne commence l’année prochaine.

Dans un communiqué, Postes Canada a déclaré qu’elle était prête à participer à la première phase du programme de rachat, car les détaillants connaissent déjà les règles strictes requises pour expédier des armes à feu en toute sécurité.

La société de la Couronne maintient qu’elle ne participera pas à la deuxième phase du programme de rachat, qui concerne les propriétaires d’armes à feu individuels, en raison de préoccupations concernant la sécurité des employés.

Le groupe de défense du contrôle des armes à feu PolySeSouvient, qui représente les survivants et les familles de la tuerie de l’École Polytechnique de 1989, a assuré que c’était une bonne nouvelle de voir des progrès réalisés dans le rachat, mais qu’il doutait de l’efficacité globale du programme.

«À moins que la liste des armes d’assaut prohibées ne soit complétée, les propriétaires actuels d’armes prohibées en 2020 pourront simplement prendre l’argent du rachat pour en acheter de nouvelles», a soutenu Nathalie Provost, une survivante de la tuerie, dans un communiqué.

Le groupe demande au ministre LeBlanc d’étendre l’interdiction à plus de 450 armes à feu qui, selon lui, auraient dû être incluses dans l’interdiction de mai 2020, ainsi qu’à des armes similaires qui sont apparues sur le marché depuis lors.

«Ces nouveaux modèles, qui sont entrés sur le marché, restent légaux, disponibles et, pour la plupart, sans restriction, d’après ce que nous pouvons voir», a précisé Mme Provost.

L’amnistie prévue par le Code criminel pour la possession d’armes à feu interdites de type armes d’assaut a été prolongée à deux reprises jusqu’à présent et doit maintenant expirer le 30 octobre 2025.