Il ne faut pas que les classes de francisation ferment, dit Duclos

QUÉBEC — Le lieutenant politique de Justin Trudeau au Québec, Jean-Yves Duclos, a déploré vendredi la fermeture de dizaines de classes de francisation dans la province.

«Il ne faut pas que les classes ferment», a-t-il déclaré en marge d’une annonce à l’Université Laval sur la formation d’interprètes.

Le ministre a rappelé que son gouvernement verse annuellement 750 millions $ au Québec justement pour la francisation. Selon lui, «ces sommes ne sont pas totalement utilisées».

«Il faut absolument investir les sommes nécessaires, a soutenu M. Duclos. Si on veut que les nouveaux arrivants (…) puissent être à leur plein potentiel, il faut leur offrir des services de francisation appropriés.»

L’opposition à Québec a dénoncé cette semaine l’incohérence du gouvernement Legault, qui laisse des classes de francisation fermer après avoir juré de tout faire pour protéger le français au Québec.

Le premier ministre François Legault déclarait encore récemment que l’immigration temporaire «amène (…) des conséquences graves sur l’avenir du français». En 2022, il disait craindre la «louisianisation».

«On entend beaucoup parler de francisation, mais dans les actions, on n’est pas certains que les gestes sont là où ils doivent l’être», s’est permis de souligner M. Duclos.

«Les gens, (…) il ne faut pas les laisser tout seuls trop longtemps, parce que ça devient trop compliqué pour eux de s’intégrer, et ce n’est pas bon ni pour eux, ni pour nous.»

Au moins 150 membres de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) ont perdu leur emploi en lien avec la réduction des services en francisation, rapportait La Presse Canadienne, jeudi.

De plus, 46 autres membres auraient vu leurs tâches affectées par cette diminution.

Le ministre responsable de la Langue française, Jean-François Roberge, a riposté que les budgets en francisation n’ont pas diminué.

Il a pointé du doigt les centres de services scolaires, qui ont dépensé leurs budgets trop rapidement, dans les premiers mois de l’année, selon lui.

La hausse des besoins en francisation serait liée à l’arrivée massive d’immigrants temporaires, en bonne partie en raison des politiques du gouvernement Trudeau.

Vendredi, une centaine d’enseignants affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) ont manifesté devant le Centre régional intégré de formation de Granby.

Plaidant «l’urgence de la situation», ils ont demandé au gouvernement Legault de revoir le financement des services de francisation.

«La hausse des besoins en francisation est bien connue du gouvernement», a déclaré dans un communiqué la vice-présidente à la vie professionnelle de la FAE, Annie-Christine Tardif.

«Limiter le budget alloué a des répercussions énormes pour les personnes immigrantes et ceux qui leur enseignent. (…) Il importe d’investir pour garder accessibles ces services de proximité», a-t-elle ajouté.