Malgré une défaite in extremis, les Alouettes dissipent les doutes face aux Bombers

MONTRÉAL — Les Alouettes de Montréal souhaitaient se donner du rythme en vue des éliminatoires à leur dernier match de la saison face aux Blue Bombers de Winnipeg. C’est mission accomplie, malgré une défaite in extremis de 28-27 causée par une bourrasque de quelques secondes qui a littéralement fait tourner le vent.

Postés dans leur zone avec un peu plus d’une minute à jouer et en avant par deux points, les Alouettes (12-5-1) ont tout fait pour écouler le temps et repousser les Bombers (11-7) dans leur zone. Mais avec 10 secondes à faire et Joseph prêt à effectuer son dégagement, de forts vents sont venus balayer le terrain, soulevant les barrières de sécurité du côté nord du terrain.

Avec ce fort vent de face, Zema n’a pu faire mieux que de reculer les visiteurs à leur ligne de 40. Deux jeux plus tard, Sergio Castillo — qui a raté une tentative de 61 verges quelques instants plus tôt — a donné la victoire aux siens avec un botté de 51 verges, son cinquième du match. Mais surtout, cette victoire a garanti le premier rang dans l’Ouest aux Blue Bombers et un précieux laissez-passer au premier tour éliminatoire.

S’il s’était exécuté quelques secondes plus tôt, les Alouettes auraient probablement remporté ce match.

«Je n’ai jamais vu ça, mais je dois tout de même mieux faire», a déclaré Zema, à qui on ne peut toutefois rien reprocher sur la séquence.

«Je ne sais pas ce qui s’est passé sur cette séquence, a pour sa part indiqué le demi défensif Wesley Sutton. Ces conditions ont mené au mauvais botté.»

Même des vétérans du circuit canadien n’avaient jamais rien vu de tel.

«Dix ans dans cette ligue et c’est la première fois que je suis témoin d’une bourrasque comme ça, a déclaré Cody Fajardo. Le vent était au point mort tout au long de la deuxième demie. On se demandait même pourquoi ils nous avaient donné le ballon pour la deuxième moitié. (…) je vais m’en rappeler pendant longtemps.»

«C’était une première pour moi et c’est bien malheureux, car c’est venu gâcher une très elle performance, a déclaré Jason Maas. Nous avons pensé effectuer un jeu offensif différent sur le deuxième essai, mais nous avons opté pour laisser rouler le cadran et prendre un temps d’arrêt. Nous pensions qu’avec 12 secondes à faire, ils devraient réussir deux bons jeux pour se rendre à distance de placement, au lieu de leur remettre le ballon avec potentiellement 40 secondes à jouer.

«Une fois que l’équipe de botté est sur le terrain et que vous voyez le vent se lever, tous vos calculs tombent à l’eau. C’est un cadeau des dieux si vous voulez mon avis.»

Si ses joueurs étaient déçus, ils peuvent néanmoins être satisfaits de leur performance, des deux côtés du ballon. Surtout, l’attaque des Alouettes a exorcisé ses démons près de la zone des buts adverses, réussissant ses trois percées à l’intérieur de la ligne de 5 des visiteurs.

Des touchés de Charleston Rambo, Walter Fletcher et Davis Alexander en pareilles occasions et les placements de 45 et 34 verges de Jose Maltos ont permis aux Alouettes d’aborder leur laissez-passer au premier tour éliminatoire de la LCF avec plus de réponses que de questions.

La réplique des Bombers est venue des touchés de Nic Demski et Terry Wilson. Castillo a aussi réussi des placements de 25, 47, 53 et 14 verges.

Jeux courts et succès

Il a longuement été question des trois occasions ratées à l’intérieur de la ligne de 5 par les Alouettes face aux Lions la semaine dernière. La formation montréalaise n’a pas répété les mêmes erreurs à sa première présence aussi profondément dans le territoire des Bombers.

Posté à la ligne de 2 des visiteurs, Fajardo a trouvé Rambo loin dans la zone des buts. Un jeu précis officiellement de deux verges, mais davantage d’une vingtaine de verges, ponctué d’un bel attrapé de la recrue des Alouettes, qui prenaient lors les devants 10-6. Ils regagneront le vestiaire en avant 13-9.

Au retour de la pause, les Alouettes se sont de nouveau retrouvés à la ligne de 3 des Bombers. Cette fois, c’est une course de trois verges de Fletcher qui a permis aux Oiseaux d’inscrire sept points après la transformation de Maltos et porter la marque à 20-9 Montréal. De quoi reléguer quelques inquiétudes aux oubliettes.

Après un début chancelant de 0 en 3, Fajardo a aussi dissipé quelques doutes à son endroit en complétant 16 des 17 passes suivantes. Fajardo a quitté avant la fin du troisième quart après avoir complété 16 de ses 20 passes pour 171 verges, un touché et un coefficient d’efficacité de 121,0.

Les Bombers n’allaient toutefois pas baisser les bras. Sur leurs deux poussées suivantes, ils ont grugé 10 points à cette avance, grâce à deux énormes jeux.

Collaros a d’abord rejoint Nic Demski sur 54 verges, ce qui a mené au quatrième placement du match de Castillo. Sur la séquence suivante, ce sont 72 verges que Collaros a retranchées au terrain en rejoignant Kenny Lawler. Deux jeux plus tard, il a rejoint Demski sur neuf verges pour le touché.

Jamais deux sans trois

Les Alouettes avaient décidément dans l’idée de renverser la vapeur sur les terrains courts. À leur troisième présence à l’intérieur de la ligne de 5 des Bombers — cette fois au 1, après une superbe passe de 39 verges de Davis Alexander à Tyjon Lindsey —, Alexander a lui-même porté le ballon dans la zone des buts et redonné une priorité de huit points aux locaux.

Priorité qui aura été, c’est le cas de le dire, balayée par le vent.