Colombie-Britannique: un lock-out pourrait avoir lieu dès lundi dans les ports
VANCOUVER — Les ports de la Colombie-Britannique pourraient être à nouveau paralysés à partir de la semaine prochaine, alors qu’un lock-out se profile dans le conflit entre les employeurs et le syndicat représentant plus de 700 contremaîtres.
La Chambre de commerce du Canada a déclaré vendredi que le lock-out coïncide avec une grève élargie au port de Montréal, ce qui ajoute à l’incertitude pour la chaîne d’approvisionnement du Canada.
«C’est extrêmement préoccupant pour nous, en particulier en raison des perturbations que nous avons observées dans toute la chaîne d’approvisionnement canadienne et dans le secteur des transports au cours des 12 à 18 derniers mois», a affirmé Matthew Holmes, vice-président exécutif de la Chambre de commerce du Canada.
La BC Maritime Employers Association (BCMEA) a affirmé vendredi dans un communiqué qu’elle allait mettre en lock-out de manière «défensive» les membres de l’International Longshore and Warehouse Union (ILWU), section locale 514, à partir de lundi à 8 h 00, heure locale, ce qui entraînerait l’arrêt de toutes les opérations de fret dans toute la province, mais laisserait les navires de croisière et les opérations des navires céréaliers intacts.
Les employeurs ont déclaré que le lock-out vise à «faciliter une réduction sûre et ordonnée des opérations» à la lumière d’une «action de grève croissante et imprévisible», car le syndicat avait émis un préavis de grève de 72 heures pour une action de grève également à compter de lundi à 8 h 00.
«Nous n’avons pas pris cette décision à la légère», a déclaré l’association des employeurs dans son communiqué annonçant le lock-out. «Cette action regrettable survient à la suite d’un examen approfondi de l’intransigeance continue de la section locale 514 de l’ILWU et de sa décision provocatrice de procéder à un autre préavis de grève.»
En réponse, le président de la section locale 514, Frank Morena, a dit dans un communiqué du syndicat que les travailleurs avaient seulement prévu de «s’engager que dans une action de grève limitée», comme une interdiction des heures supplémentaires, et que ce sont les employeurs qui ont «complètement réagi de manière excessive» en menaçant d’un «lock-out à grande échelle».
«Indépendamment des provocations de la BCMEA, nous n’entreprendrons des mesures de grève limitées qu’à partir du lundi 4 novembre, à moins qu’un accord ne soit conclu avant cette date – et nous sommes prêts à reprendre les négociations immédiatement», a indiqué M. Morena, dans le communiqué.
Il a noté que les travailleurs sont maintenant «extrêmement en colère» en raison du refus des employeurs de négocier des questions importantes, comme les besoins en personnel alors que davantage d’automatisation est introduite dans les ports, et puisque le lock-out est une «tentative de forcer le gouvernement fédéral à intervenir dans le conflit».
Il y a déjà eu un certain nombre de perturbations récentes au port de Vancouver, le plus grand port du Canada, en raison de conflits de travail.
La liste comprend un piquetage de plusieurs jours dans plusieurs terminaux céréaliers en septembre, un arrêt de travail impliquant les deux principaux chemins de fer canadiens en août et une grève des travailleurs du port l’année dernière qui a duré 13 jours et qui a gelé des milliards de dollars d’échanges sur les quais.
Une grève élargie jeudi au port de Montréal a entraîné la fermeture de deux terminaux à conteneurs, ce qui a interrompu 40 % de la capacité de conteneurs du deuxième plus grand port du Canada.