Le CMQ demande que l’expansion du secteur privé en santé soit suspendue immédiatement

MONTRÉAL — Le Collège des médecins du Québec (CMQ) demande que l’expansion du secteur privé en santé soit suspendue immédiatement.

Cette demande fait partie des six principes directeurs que le CMQ a adoptés à l’occasion d’une séance ordinaire de son conseil d’administration qui s’est tenue le 25 octobre. Ces principes visent à repenser la place du privé en santé pour assurer la pérennité d’un réseau universel et accessible.

Lors de cette séance, le CMQ a souligné qu’au cours des dernières années, la prestation de services de santé financés par le privé a connu un développement accéléré, aussi bien en ce qui a trait aux services requis que non requis par l’état de santé. Il rappelle que «des données probantes démontrent que cela n’améliore pas l’accès aux soins de santé ni ne réduit les coûts du système».

Le Collège note également que l’accessibilité aux soins et services de santé, qui est garantie par des lois et des règlements, est de plus en plus compromise. Il affirme que l’expansion du privé compromet l’équité d’accès aux services en santé «en plus de remettre en question le contrat social existant entre l’État, les citoyens et les professionnels de la santé, dont les médecins».

Selon le gouvernement, 775 médecins au Québec pratiquent exclusivement au privé, une hausse de 70 % en quatre ans.

«Dans sa mission de protection du public en veillant à une médecine de qualité, le Collège des médecins du Québec estime qu’il doit formuler des principes directeurs pour que l’accessibilité aux soins demeure universelle et équitable», a déclaré le CMQ dans un communiqué.

Parmi les autres principes directeurs du CMQ, ce dernier demande que «les soins privés existants soient rigoureusement régulés et encadrés par le gouvernement», entre autres par rapport à l’écart des honoraires versés pour un même service, selon qu’il est dispensé au public ou au privé. Le Collège veut également que le gouvernement agisse sur les modalités de changement du statut de médecin participant à non participant au système public.

Selon le CMQ, il ne faut pas perdre de vue que les médecins non participants sont assujettis aux mêmes obligations déontologiques que les médecins œuvrant au public. Il met de l’avant l’exemple des obligations de suivi, notamment en cas de complications.

Le financement des services de santé offerts au privé doit demeurer «totalement public», prône le CMQ, et les patients ne doivent pas débourser de frais supplémentaires. Il ajoute que les soins offerts dans le secteur privé devraient servir uniquement à soutenir le système public de santé.

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