Scholz renvoie son ministre des Finances, un dur coup pour la coalition au pouvoir
Le chancelier allemand de centre gauche, Olaf Scholz, a limogé son ministre des Finances, Christian Lindner, ce qui pourrait ébranler la coalition tripartite au pouvoir, qui s’appuie sur le parti de M. Lindner.
M. Scholz a annoncé cette décision mercredi lors d’une conférence de presse, après des semaines de conflits entre les partenaires de la coalition sur les moyens de relancer l’économie en difficulté du pays. Il a également fait savoir qu’il demanderait un vote de confiance en janvier.
M. Scholz a déclaré se sentir «obligé de prendre cette mesure pour éviter que notre pays subisse des dommages. Nous avons besoin d’un gouvernement efficace qui a la force de prendre les décisions nécessaires pour notre pays».
M. Lindner, membre du Parti libéral-démocrate, avait rejeté toute augmentation des impôts ou toute modification des limites strictes que l’Allemagne s’impose en matière d’endettement. Les sociaux-démocrates de M. Scholz et les Verts, qui font également partie de la coalition, souhaitent des investissements massifs de la part du gouvernement et ont rejeté les propositions des libéraux-démocrates visant à réduire les programmes de protection sociale.
Il n’a pas été possible de savoir immédiatement si les libéraux-démocrates allaient quitter la coalition gouvernementale en réaction. Les réunions entre les trois partis de la coalition, qui se sont tenues plus tôt dans la journée de mercredi, ont été considérées comme une ultime tentative pour recoller les morceaux du partenariat.
M. Scholz s’est montré critique envers M. Lindner. «Il a brisé ma confiance trop souvent. Il a même annulé unilatéralement l’accord sur le budget, alors que nous nous étions déjà mis d’accord sur ce point au cours de longues négociations. Il n’y a pas de base de confiance pour la poursuite de la coopération. Un travail gouvernemental sérieux n’est pas possible dans ces conditions.»
L’économie allemande devrait se contracter en 2024 pour la deuxième année consécutive, ou au mieux stagner, sous l’effet de chocs extérieurs et de problèmes internes, notamment la bureaucratie et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.