La déforestation dans la forêt amazonienne au Brésil aurait ralenti de 31 % en un an

La perte de forêt en Amazonie brésilienne a diminué de 30,6 % par rapport à l’année précédente, ont annoncé mercredi les autorités, soit le niveau de destruction le plus bas en neuf ans.

En 12 mois, la forêt amazonienne a perdu 6288 kilomètres carrés. Les résultats, annoncés au palais présidentiel brésilien, contrastent fortement avec ceux du prédécesseur du président Luiz Inácio Lula da Silva. Le leader d’extrême droite Jair Bolsonaro avait donné la priorité à l’expansion de l’agro-industrie au détriment de la protection des forêts et il a affaibli les agences environnementales. La déforestation a atteint son plus haut niveau en 15 ans pendant son mandat.

La déforestation dans la vaste savane brésilienne, connue sous le nom de Cerrado, a diminué de 25,7 %, soit la première baisse en cinq ans. La superficie détruite a atteint 8174 kilomètres carrés. Située au centre du Brésil, c’est la savane la plus riche en biodiversité au monde, mais elle bénéficie de moins de protections juridiques que l’Amazonie.

Malgré le succès de la lutte contre la déforestation en Amazonie, le gouvernement Lula a été critiqué par les écologistes pour avoir soutenu des projets qui pourraient nuire à la région, comme la construction d’une autoroute qui traverse une zone de croissance ancienne, le forage pétrolier à l’embouchure du fleuve Amazone et la construction d’une voie ferrée pour transporter le soja vers les ports amazoniens.

Le système brésilien de surveillance de la déforestation suit la période du 1er août au 30 juillet, de sorte que le rapport de mercredi ne rend pas compte des destructions des derniers mois, car une sécheresse historique a ouvert la voie à une recrudescence des incendies de forêt qui ont brûlé une zone plus grande que la Suisse.

Une grande partie des dégâts causés par les incendies est classée comme «dégradation», et non comme déforestation par coupe à blanc, car le feu dans la forêt amazonienne se propage principalement par les feuilles au sol, et non par la cime des arbres. Mais l’impact complet sera évalué dans les mois à venir grâce à une surveillance satellite plus poussée.

Les responsables gouvernementaux craignent déjà que le taux de déforestation augmente l’année prochaine, alors que la ville amazonienne de Belém se prépare à accueillir les prochaines négociations annuelles des Nations unies sur le climat, la «COP30».

L’Amazonie, une région deux fois plus grande que l’Inde, abrite la plus grande forêt tropicale du monde, dont environ les deux tiers se trouvent au Brésil. Elle stocke de grandes quantités de dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre qui provoque le changement climatique. L’Amazonie empêche ainsi le climat de se réchauffer encore plus vite qu’il ne le ferait autrement.

Son bassin hydrographique contient également environ 20 % de l’eau douce de la planète et la biodiversité comprend 16 000 espèces d’arbres connues.