Foresterie : des acteurs provinciaux se mobilisent
FORESTERIE. Le ton monte en province concernant l’inaction du gouvernement Legault dans le secteur forestier alors que la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) se sont unies le temps d’une conférence de presse jeudi pour demander au gouvernement des actions immédiates.
Cette sortie publique est saluée par le maire de La Tuque Luc Martel qui demande publiquement depuis plusieurs mois que des actions soient prises par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, afin de mettre fin à cette crise qui affecte plusieurs régions.
« Je salue l’implication de la FPFQ et de l’UPA. Je travaille sur le dossier depuis le début de l’été pour mobiliser des intervenants. Tant mieux si ça commence à se faire avec la pression qu’on met un peu partout aux tribunes qu’on a. Je suis heureux de voir cette sortie publique, et on ne lâchera pas le morceau de notre côté. On est à planifier une rencontre pour que les présidents de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et la Fédération des municipalités du Québec (FQM) pour qu’ils viennent à La Tuque afin de rencontrer nos gens du milieu forestier. La Ville de La Tuque est aussi entrée dans l’Alliance boréale où il y a plusieurs communautés forestières. Ce mouvement mettra encore plus de pression sur le gouvernement. »
Le mois dernier, le maire Martel a acheminé une lettre au premier ministre Legault et à la ministre Maïté Blanchette Vézina. « Nous n’avons même pas eu un accusé de réception », vocifère le premier magistrat.
La FPFQ et l’UPA
Les deux entités ont dénoncé en conférence le traitement réservé aux producteurs forestiers, confrontés depuis plusieurs années à une concurrence déloyale de la forêt publique ainsi qu’à un conflit du bois d’œuvre qui les affecte de façon illégitime.
« Plusieurs usines suspendent leurs opérations en raison d’un contexte commercial moins favorable, ce qui entraîne une baisse de la demande. Parallèlement, le gouvernement québécois continue d’attribuer des volumes importants en forêt publique, d’exiger des redevances beaucoup trop basses et d’appuyer financièrement la récolte de ce bois. En conséquence, le marché est saturé, les prix s’effondrent, les usines encore en activité privilégient le bois public (à moindre coût) et nos producteurs perdent des livraisons et des revenus importants », a déclaré le président de la FPFQ, Gaétan Boudreault.
« En plus de cette concurrence déloyale, les producteurs forestiers font les frais d’un conflit sur le bois d’œuvre qui n’a rien à voir avec eux. Aux yeux des États-Unis, c’est la gestion des forêts publiques canadiennes qui est problématique. La situation de nos producteurs s’apparente tout à fait à celle des propriétaires forestiers américains. Le bois d’œuvre produit avec leur bois rond devrait donc être exempté des taxes et tarifs lorsqu’il est expédié aux États-Unis, car ces frais nuisent injustement à leur rentabilité ainsi qu’à leur compétitivité », a continué le président général de l’UPA, Martin Caron.
Pour les deux organisations, ce double préjudice milite non seulement en faveur d’actions immédiates, mais aussi de compensations à la hauteur des pertes encourues ces dernières années.
En plus de ces compensations, la FPFQ et l’UPA demandent à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, de mieux protéger les marchés des producteurs forestiers en renforçant le principe de résidualité.
En clair, avant d’obtenir des volumes de bois en forêt publique, les industriels doivent d’abord s’approvisionner en forêt privée.