Les jeunes seront les plus fervents indépendantistes, prédit PSPP

VICTORIAVILLE — Les jeunes sont ceux qui adhéreront le plus à l’indépendance du Québec au moment venu, a prédit samedi le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, au cours d’une assemblée publique dans un hôtel de Victoriaville, à la veille d’un conseil national du PQ.

Devant une salle pratiquement pleine avec environ 300 participants, en majorité des personnes d’âge mûr, M. St-Pierre Plamondon a plaidé que les jeunes allaient davantage adhérer à la souveraineté, notamment parce qu’ils ont moins d’idées préconçues.

«Jamais je ne refuse une invitation dans une université ou un cégep, parce que chaque fois la réponse est :wow!», a déclaré le leader souverainiste.

Le PQ tient des assises à Victoriaville notamment parce qu’il espère gagner le siège d’Arthabaska au cours d’une éventuelle élection complémentaire, puisque le député local, Éric Lefebvre, un ex-caquiste, attend le déclenchement d’un scrutin fédéral pour faire le saut avec les conservateurs de Pierre Poilièvre.

Faire monter l’appui à l’indépendance représente un défi de taille pour le PQ actuellement: même si le parti est en avance dans les sondages avec 35 % d’appuis selon la plus récente enquête Léger, son option reste à 37 % dans l’opinion publique, avec 55 % contre.

Mais dans une réponse à une question d’un jeune souverainiste, M. St Pierre Plamondon a plaidé que, maintenant que sa formation a obtenu l’écoute de la population, il peut promouvoir l’indépendance en faisant valoir que si son parti est crédible sur un certain nombre d’enjeux, il l’est aussi sur l’avenir du Québec.

«Je prédis que le groupe d’âge qui va être le plus fort pour l’indépendance, quand ça va être le moment, sera les jeunes», a-t-il déclaré.

«Pourquoi? Parce qu’il y a moins d’idées préconçues. Il y a moins d’engagements envers une formation politique toute sa vie chez les jeunes. Mais quand on arrive avec un véritable projet de société en disant: voici le nouveau chapitre de l’histoire du Québec, il est le vôtre. C’est une page blanche. Voici le crayon. Les jeunes embarquent.»

Il tient pour preuve les nombreuses fois où il s’est adressé à des assemblées étudiantes dans les cégeps et les universités et a reçu un accueil très encourageant.

Mission Arthabaska

Le PQ mise par ailleurs sur un autre test électoral pour mousser son option et prétendre à former le prochain gouvernement en 2026.

Après avoir réalisé l’impossible l’an dernier en gagnant la circonscription de Jean-Talon à Québec, qui n’avait jamais donné un siège au PQ auparavant, le chef péquiste veut récidiver et se prépare pour une complémentaire à venir dans Arthabaska.

En effet, si des élections fédérales sont déclenchées bientôt, le député actuel Éric Lefebvre démissionnera pour faire le saut à Ottawa et le siège d’Arthabaska sera libre.

Or, la circonscription n’a pas voté PQ depuis 1998. L’association péquiste est en reconstruction et le parti analyse plusieurs candidatures potentielles, a laissé entendre le chef.

L’assemblée publique de samedi, qui a pratiquement fait salle comble, constituée à la fois de militants, de sympathisants, mais aussi d’électeurs non alignés, était une sorte de test.

L’ancien député péquiste Jacques Baril y était d’ailleurs. Il a été du premier gouvernement Levesque et a siégé de 1976 à 1985, puis de 1994 à 2003.

Il a estimé que la circonscription était prenable, en raison notamment de la chute de la CAQ et de la désapprobation de la décision d’Éric Lefebvre.

«Ce n’est pas gagné d’avance, mais il faut renouer avec la base et montrer qu’on est là pour les représenter, les défendre», a fait valoir M. Baril en mêlée de presse.

Il voit dans M. St-Pierre Plamondon le digne successeur de René Levesque et Jacques Parizeau.

«Ah oui, je suis convaincu de ça, de la façon dont il s’exprime. Il parle au monde et il a sa façon à lui.»

Et il croit qu’un éventuel troisième référendum sur la souveraineté, après ceux de 1976 et de 1995, permettra au Québec de devenir un pays.

«Je souhaite que ce soit le bon», a-t-il conclu.