Admis à l’Anneau d’honneur du Canadien, Weber reste envahi par un torrent d’émotions

MONTRÉAL — Depuis un peu plus d’une semaine, Shea Weber nage dans un torrent d’émotions. Ça s’est poursuivi samedi soir dans un environnement qu’il a profondément aimé.

Avant le match du Canadien de Montréal contre les Blue Jackets de Columbus, Weber est devenu le 61e membre de l’organisation du Tricolore à être intronisé à l’Anneau d’honneur, dans les hauteurs du Centre Bell.

Il s’agit d’une consécration qui s’ajoute à son accession au Temple de la renommée du hockey, lundi dernier, et qu’il anticipait avec une émotion palpable.

«C’est possible, a répondu Weber, lors d’une mêlée de presse en fin d’après-midi, samedi, lorsqu’il s’est fait demander si la cérémonie protocolaire, avant le match, allait être le moment le plus émouvant d’entre tous.

«La semaine dernière a été assez folle aussi. C’est quelque chose d’extraordinaire, mais c’est la première fois que l’on revient ici. Il va y avoir des émotions, c’est sûr.»

Cette émotion, on a pu la voir dans les yeux de Weber lorsqu’il s’est retrouvé au centre de la patinoire, micro à la main, pendant qu’il recevait une chaleureuse ovation des spectateurs.

Après avoir dit deux fois merci, en français, Weber, dans un bref discours, a déclaré à quel point ce fut un honneur pour lui que de revêtir l’uniforme du Canadien et d’en devenir le capitaine, dans la foulée de légendes comme Maurice Richard, Jean Béliveau et Yvan Cournoyer, a-t-il ajouté.

Puis, l’ancien grand défenseur Serge Savard, lui-même un ancien capitaine, a dévoilé le numéro 6 de Weber à l’Anneau d’honneur sur le mur derrière la section 423.

Les spectateurs ont également pu voir une vidéo d’environ deux minutes, accompagnée de témoignages de Nick Suzuki, Carey Price et Brendan Gallagher.

Amour pour Montréal

Tiré à quatre épingles dans son veston officiel du Temple de la renommée, Weber s’était présenté à la salle de conférence de presse du Centre Bell quelques minutes avant l’heure prévue de sa rencontre avec les médias, qui avait été fixée à 16h30.

Pendant près de 15 minutes, il a touché à plusieurs sujets, notamment ses blessures et le fameux échange qui l’a envoyé à Montréal, en 2016, et dont il a été informé «une heure après tout le monde».

Mais ce quart d’heure auprès des journalistes lui a surtout permis d’insister sur tout ce qu’il a tant aimé pendant sa carrière.

Il a parlé de la ville de Montréal, de ses «restaurants incroyables et de sa culture extraordinaire». Une ville que lui et sa famille ont adorée, a-t-il affirmé.

Il a parlé du Canadien et du profond regret qu’il ressent, encore aujourd’hui, de ne pas avoir gagné la coupe Stanley en 2021 alors que l’équipe est allée jusqu’à la finale, contre le Lightning de Tampa Bay.

«Je suis venu ici, je me suis donné à fond, j’ai essayé d’aider cette ville à gagner une coupe Stanley. Nous sommes passés vraiment près et celle-là fait beaucoup mal. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour être fier de cet uniforme et pour donner tout ce que j’avais aux fans et à la ville de Montréal.»

Ça se sentait; Weber est encore en amour avec le hockey et tout ce qui l’entoure. Il a adoré ses coéquipiers et, en vieillissant, il a voulu s’investir auprès d’eux comme, a-t-il dit, ses aînés l’avaient fait pour lui.

Aussi, il ne cache pas une certaine fierté lorsqu’il entend dire qu’il a été un modèle pour ses coéquipiers.

«Cela signifie beaucoup pour moi parce que j’ai eu de bons gars plus âgés quand je suis arrivé dans la ligue, et c’est quelque chose dont je me suis fait une fierté quand j’ai commencé à vieillir, a-t-il raconté.

«J’ai dit que je voulais faire la même chose, je voulais faciliter la tâche des plus jeunes. Je voulais les aider, que ce soit en leur procurant un endroit où rester, en les emmenant manger. Je voulais être un modèle pour les gars comme des joueurs l’ont été pour moi au début de ma carrière.»

Il faut croire que Weber a livré la marchandise à cet égard, car de nombreux anciens coéquipiers se sont déplacés jusqu’à Toronto pour son intronisation. Cette attention l’a beaucoup touché.

«Je leur ai dit que je n’arrivais pas à croire qu’ils étaient là, que cela signifiait beaucoup pour moi. (Jeff) Petry et (Ben) Chiarot étaient là aussi et ils sont venus de Détroit. Ils n’avaient pas à le faire, ils n’avaient pas à venir. Ça représente beaucoup pour moi, a répété Weber.

«J’aime les coéquipiers avec lesquels j’ai joué et j’ai essayé de tisser ces liens et ces relations. De toute évidence, ils m’apprécient encore assez pour faire quelques heures de route.»

En plus de son accession au Temple et à l’Anneau d’honneur, Weber sera aussi présent pour toujours dans le vestiaire du Canadien au Centre Bell.

Au cours des derniers jours, sa photo a été insérée à côté de celle de Pierre Turgeon, intronisé l’an dernier, au-dessus des casiers des gardiens du Canadien.

Lorsqu’il a rencontré les médias, Weber n’avait pas vu la photo en question, mais il en avait entendu parler de la part de certains joueurs qui en ont profité pour le taquiner, a mentionné Weber.

Toutefois, l’ancien défenseur format géant sait très bien tout ce que cette photo peut représenter.

«C’est l’une de ces choses quand vous entrez dans ce vestiaire. Vous avez entendu parler et vous connaissez les légendes qui ont joué ici. Vous vous asseyez à votre casier, vous regardez en l’air et il n’y a que gars après gars qui ont eu des carrières extraordinaires, qui étaient des personnes formidables et des modèles. C’est un sentiment cool d’être là-haut.»