Carignan tient à son parc

LOISIRS. Une quarantaine de citoyens ont répondu à l’invitation de ville de La Tuque lors d’une séance de consultation sur l’avenir du parc dans le secteur Carignan, à l’église. On sait que les modules de jeux du parc et la patinoire ont été démantelés à la fin du mois de mai, suite à la vente du centre communautaire à un propriétaire privé qui en a fait une résidence pour loger des travailleurs.

En toile de fond, le pacte fiscal avec le gouvernement du Québec qui prive la municipalité de revenus. De 5,3M$ en 2014, le budget consacré en loisirs, sports et culture par La Tuque est passé à 4,4M$ en 2018. De cet élément, découle la rationalisation au niveau des parcs municipaux.

Tout au long de la soirée, des citoyens ont affirmé fréquenter de façon régulière la patinoire et le parc de Carignan.

Le citoyen Claude Boudreau, qui a souvent pris la parole pour défendre ce dossier aux assemblées du conseil municipal, a remis en toute fin de rencontre une pétition de 180 noms réclamant la réinstallation des équipements de loisirs (patinoire, parc, tables de pique-nique) de Carignan.

Les citoyens ont fait part de leur mécontentement à la Ville sur la façon dont cette situation a été gérée. «En mars, on avait demandé une rencontre pour sauver notre parc. En avril, en mai, je l’ai aussi demandée», se désole Claude Boudreau.

La Ville est toujours propriétaire d’un terrain, situé à côté de celui où on retrouvait le parc jusqu’en mai. C’est à cet endroit que pourrait se retrouver le nouveau parc, s’il est aménagé.

Pierre Saint-Louis a rappelé que la première patinoire de Carignan a été construite il y a 48 ans pour des raisons de sécurité, car à l’époque, les gens patinaient dans une baie de la rivière Saint-Maurice, ce qui pouvait s’avérer dangereux lors d’un redoux ou au printemps. «Là, on revient en arrière, on revient à l’ancien temps […] Imaginez le danger avec les changements climatiques», a-t-il plaidé.

Des citoyens soutiennnt que les 59 000 $ de la vente du centre communautaire auraient dû demeurer à Carignan et être investis dans les loisirs.

À plusieurs reprises, le directeur général de Ville de La Tuque, Marco Lethiecq, a rappelé que le parc n’est pas fermé, mais démantelé. Mais ce dernier a été clair : il n’y aura pas de patinoire pour l’hiver qui s’en vient.

Mais la Ville montre de l’ouverture : «Ce qu’on veut, c’est vraiment entendre vos besoins. Combien il y a de jeunes qui l’utilisent ?», a demandé M. Lethiecq.

Prochaines étapes

Un sondage sera effectué pour en connaître plus long sur les besoins des citoyens de même que le type d’utilisateurs. En toute fin de soirée, suite à une intervention de Josée Duchemin, la Ville s’est engagée à fournir un échéancier précis, même si on sait que la décision finale sera prise lors de l’adoption du budget 2020.

«Si Ville de La Tuque a la sincère volonté de répondre aux besoins des citoyens. On est au début septembre. On va sur la lune en 2019, je pense que d’ici les temps froids, il y a assurément moyen de faire quelque chose. J’ose espérer que malgré tous les tenants et aboutissants, il y a moyen de faire pousser une patinoire pour cet hiver», a lancé Mme Duchemin.

«On entend bien la demande», répond Marco Lethiecq. On devrait donc en savoir plus long au cours de l’assemblée publique du conseil municipal de La Tuque du 17 septembre.

Les gens peuvent aussi émettre leurs opinions via Infoservices jusqu’au 13 septembre. On peut considérer les avis des gens qui habitent le secteur Carignan et Lac-à-Beauce, mais également des utilisateurs de toute la ville.

En attendant, la ville rappelle que différentes installations de loisirs existent à proximité, dont la patinoire du Parc des Chutes, située à 6 kilomètres.  7 patinoires et plusieurs parcs municipaux, quartier, de voisinage et des parcs-écoles sont sur le territoire.

Le parc en chiffres

Ville de La Tuque estime à 2915 $ les coûts d’entretien pour le parc Carignan en 2018-2019, un montant qui comprend l’ouverture et la fermeture du parc, l’inspection mensuelle, les inspections et l’entretien hebdomadaires, de même que l’entretien et la pelouse. Cela ne comprend pas les coûts de réparation des modules, s’il y a des bris.

La patinoire en chiffres

On estime à 7820 $ des coûts d’opération pour la saison de la patinoire de Carignan en 2018-2019, incluant l’entretien, l’arrosage avec une citerne par les employés municipaux (à 10 reprises), la réparation des bandes et la facture d’électricité pour l’éclairage.

Le coût d’aménagement d’une nouvelle patinoire se chiffre à 31 020 $. La facture comprend le réaménagement d’un nouveau terrain pour la patinoire, le panneau électrique avec une base de béton, l’installation des poteaux d’éclairage, les bandes, la location d’une roulotte, l’électricité, le contrat d’entretien et l’arrosage avec la citerne. Si on choisit de construire un bâtiment chauffé au lieu de louer une roulotte, la facture pourrait s’élever à 84 420 $, selon les chiffres fournis par la Ville.