Les deux prêtres de Saint-Martin-de-Tours
SPIRITUALITÉ. Depuis la fin du mois d’octobre, ils sont maintenant deux prêtres à partager le mandat. Marc Lahaie partage cette fonction avec Lin Atipo, qui réside à temps partiel à La Tuque depuis quelques semaines.
M. Lahaie tient à le préciser : il ne quitte pas La Tuque et demeura le prêtre modérateur responsable de la paroisse Saint-Martin-de-Tours : «Je demeure à demi-temps».
Depuis mars, il travaillait déjà une journée par semaine à Trois-Rivières sur des dossiers confiés par le diocèse.
À partir de maintenant, le prêtre, qui est à La Tuque depuis 2012, sera une semaine sur deux Trois-Rivières. Déjà, il faisait partie d’un comité qui s’occupe de la situation des prêtres, la caisse de retraite et le conseil de l’évêque.
Depuis mars, de nouvelles responsabilités se sont ajoutées. Avec un poste de recteur du Grand Séminaire, il devient responsable de la formation de candidats éventuels à la prêtrise. S’il y a peu de candidatures actuellement au Québec pour la prêtrise, M. Lahaie est aussi responsable de l’arrivée des nouveaux prêtres venus d’ailleurs.
Au sens plus large, il travaille aussi sur la continuité du catholicisme au Québec pour les générations qui viendront, pas seulement en formant de nouveaux prêtres. «À partir de mon expérience dans les écoles, il faut être capable d’assumer que les générations qui s’en viennent ne se retrouvent pas beaucoup dans la façon traditionnelle d’expression des cérémonies […] Dans les gens qui ont de la spiritualité, les jeunes parents qui ont des valeurs chrétiennes, mais pas nécessairement pour devenir prêtre. Il n’y a pas que les prêtres qui sont capables de dire des choses», ajoute-t-il.
Cette nouvelle façon de faire pourra se traduire en proposant de nouvelles activités pour les jeunes générations, des rencontres, des soupers, par exemple, qui vont dans l’ordre de la spiritualité.
- Lahaie en est conscient, il est un chef de file dans cette nouvelle façon de penser et de faire les choses, un état de fait qu’il attribue à sa présence avec les jeunes et dans des pays étrangers.
«Ça m’a permis de penser autrement et de voir autrement. À chaque événement, chaque situation, je suis toujours en train de penser, non pas de faire entrer les gens dans la religion, mais comment je peux contribuer aux gens dans la situation et la culture d’aujourd’hui, à ce qui fait du bien».
Il y aura toujours une place pour les gens qui se sentent à l’aise avec les coups de célébrations eucharistiques plus traditionnelles à l’église ou dans des résidences pour personnes retraitées.
«On a déjà eu 350 prêtres dans le diocèse de Trois-Rivières. Mais il en reste 80, et 70 sont encore assez en forme pour rendre de grands services, faire des funérailles. Il y en a beaucoup qui sont des collaborateurs», ajoute Marc Lahaie.
Lin Atipo
Lin Atipo est prêtre depuis juin 2005. L’homme, originaire de Brazzaville, au Congo, est arrivé à La Tuque depuis quelques semaines. Lui aussi, sera à demi-temps à la paroisse Saint-Martin-de-Tours. Il partagera son temps entre La Tuque et Shawinigan.
Une entente entre l’évêque de Trois-Rivières, Luc Bouchard et celui de Brazzaville a fait en sorte qu’il se retrouve en Mauricie, après une formation en psychothérapie et spiritualité en Ontario.
M. Atipo est au Canada depuis plusieurs années après avoir fait une partie de sa scolarité en France. «En même temps, on découvre toujours, les habitudes, la manière de faire», explique-t-il.
Le prêtre dit avoir eu un bel accueil à La Tuque, une région qu’il apprécie déjà pour sa convivialité : «Les gens se connaissent. Quand il y a une information, on nous donne tout de suite une ramification entre les personnes. C’est familial», a-t-il aussi remarqué.
On a commencé le voir dans l’église et dans les rues de La Tuque. Chacun aura sa semaine de travail. «On va se «tagguer», en passant, comme à la course à relais», rigole Marc Lahaie.
Point important, les deux prêtres sont épaulés par l’équipe mandatée, laquelle accomplit une part essentielle du travail.