Rendre la couture accessible à tous
AFFAIRES. Depuis trois ans, Myriam Lavoie dirige la boutique La Créatek qui a pignon sur la rue Commerciale. L’aventure a débuté à la suite d’une réflexion: au même local où elle exploite son commerce, il y avait une boutique, l’Artisane, spécialisée sensiblement dans les mêmes créneaux. Quand l’Artisane a fermé ses portes, Mme Lavoie a remarqué que La Tuque se retrouvait alors sans couturière ayant pignon sur rue.
«J’ai décidé de partir ma boutique. Je me suis dit que je ne devais pas être la seule à faire de la couture dans la ville. Et en même temps, c’est une passion», indique celle qui s’adonne à la couture depuis l’âge de 16 ans.
On pourrait penser que la couture est un art qui se perd, mais il n’en est rien, fait remarquer Myriam Lavoie. «Ç’a sauté une génération. Nos grands-parents à nous ont beaucoup cousu, ils faisaient tous les vêtements de leurs enfants, les rapiéçaient. Nos parents n’en font pas du tout et la génération suivante, on a recommencé à en faire par loisir.»
L’idée de devenir femme d’affaires n’habitait pas Myriam Lavoie depuis très longtemps. «Je me suis dit: je vais m’essayer. En faisant tout le processus, ç’a tout enchaîné et ç’a débloqué. Mon père est entrepreneur, il m’a donné un coup de pouce pour les grandes lignes et j’ai fait toutes les étapes une après l’autre», confie celle qui qualifie son expérience de très beau défi.
Le succès a été très fort: les gens n’ont pas nécessairement le temps de réparer leurs vêtements et, de l’avis de la couturière, on est à l’ère où on ne les jette plus systématiquement. «Les gens préfèrent faire réparer. Aussi, on est plus sensible du côté écologique et économique».
De fil en aiguille, elle développe son entreprise en demeurant à l’écoute des besoins de sa clientèle. C’est ce qui a mené à la vente de tissu, de matériel de couture, de laine et d’accessoires de tricot. Son expérience l’a amenée à faire de la confection et de la broderie pour les entreprises. «Tout est fait ici», glisse-t-elle fièrement.
Mme Lavoie n’est pas seule à la Créatek. Trois employées à temps partiel l’épaulent. Elle n’hésite pas à leur enseigner les rouages du métier.
Innover, être passionnée, ne pas compter ses heures, figurent parmi ses principes de propriétaire d’entreprise.
D’ailleurs, elle concilie avec facilité son rôle de femme d’affaires à celui de jeune mère de famille.
Elle transmet d’ailleurs sa passion, depuis l’automne dernier, dans des cours de couture suivis majoritairement par des jeunes, des adolescents de 12 ans jusqu’aux adultes de 30 ans. «En quatre mois, on en avait donné pratiquement tous les lundis et c’était complet», signale Myriam Lavoie.