Fin de semaine de chasse: un succès parmi la relève

La première édition de la Fin de semaine de chasse au cerf de Virginie destinée à la relève a connu un vif succès au Québec et en Haute-Mauricie. Près de 700 chasseurs en herbe ont suivi leurs proies à la trace entre le 31 octobre et le 1er novembre dernier.

Réservée aux apprentis chasseurs et à leur accompagnateur, cette fin de semaine leur a donné le privilège, une semaine avant les autres, de retrouver le grand air des zecs et réserves fauniques de la province et de devancer la période usuelle de chasse à l’arme à feu du 7 au 15 novembre.

Pour François Lebel, biologiste au ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP), c’est l’occasion de faire d’une pierre, deux coups. De permettre aux jeunes de s’initier à cette activité de plein air et de contrôler du même coup les populations de cerf de Virginie de la province.

« C’est une super activité dans le contexte actuel. Ça fait partie d’une tradition la chasse au cerf de Virginie dont on veut assurer la pérennité », nous dit M. Lebel, biologiste et coordonnateur provincial de la gestion du cerf de Virginie au MFFP.

Il fallait avoir entre 12 et 17 ans et avoir en main au 31 octobre son certificat du chasseur et permis éducatif pour y participer. L’activité n’était pas seulement réservée aux jeunes, mais aussi aux nouveaux chasseurs certifiés. Ce weekend de la relève qui a attiré 686 chasseurs certifiés de la province. « Cette Fin de semaine se veut exclusive pour favoriser le partage d’expérience ». Si on comptait au Québec en 2007, 170 000 chasseurs de cerfs de Virginie on en recensait environ 130 000 en 2019, explique M. Lebel. La chasse au cerf de Virginie aurait des retombées économiques annuelles de 100 M$ au Québec. Plus de 1 000 emplois en dépendent. La limite de prise de cerf de Virginie a été cette année augmentée à 2 cerfs/chasseur/an sauf dans quelques zones. L’appâtage a aussi été autorisé entre le 1er septembre et le 30 novembre.

À quoi sert la chasse?

Selon le gouvernement, la chasse est utile à plus titre. Elle permet d’assurer une meilleure cohabitation avec les populations, de maintenir la qualité des écosystèmes forestiers et animaliers, de conserver les cheptels en santé et de mieux suivre les populations, nous dit M. Lebel, coauteur d’une étude produite en 2019 sur cette question. Que se passerait-il si on laissait tout aller? On n’a qu’à prendre l’exemple de l’île d’Anticostie, nous dit François Lebel. On y recensait 220 cerfs vers 1896, mais plus de 160 000 en 2020. La chasse permet aussi de contrôler les populations en fonction des espèces, de stimuler les économies locales et de faire prendre un peu d’air à la population, surtout en ces temps de pandémie.

« C’est une espèce résiliente et ce n’est vraiment pas une bonne idée de ne pas gérer le cerf de Virginie » qui galope du Nord-du-Québec, jusqu’au Pérou! précise M. Lebel. « Il peut exister dans une forêt boréale ou dans des milieux désertiques. La chasse sportive est le meilleur moyen de contrôler les populations de cervidés ». Le gouvernement n’a pas les moyens de gérer à lui seul, les populations de cervidés sur un si vaste territoire. « On pourrait assister à une hausse incroyable du nombre d’accidents de la route », rapporte M. Lebel. On en dénombre près de 8 000 chaque année au Québec. « Les populations augmentent rapidement lorsque les conditions sont favorables. »

Selon le Plan de gestion du cerf de Virginie 2020-2027, mis en œuvre en 2020 pour huit ans par le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs du Québec, la chasse a aussi pour fonction de ralentir ou de contrôler la progression de la maladie débilitante chronique (MDC) qui touche les populations de cerf de Virginie.

Rappelons qu’il est illégal d’abattre une prise qu’on ne ramène pas. Il est aussi interdit d’en vendre la viande, mais pas de la donner!