CCIHSM : les candidats à la mairie parlent d’économie
La Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice et la SDC ont permis aux cinq candidats à la mairie de Ville de La Tuque de se prononcer sur différents enjeux touchant l’économie locale et le centre-ville au cours d’une soirée de présentation électorale.
La première question portait sur le développement du territoire pour les années à venir.
« Je crois que la force de La Tuque, c’est le tourisme, dit Caroline Bérubé […] pour le moment, le tourisme touche l’alimentation, les bars, les boutiques, les motels, les pourvoiries. On a besoin du tourisme pour se renouveler ».
Elle propose l’accessibilité de la montagne de ski annuellement et le retour des 12 heures d’endurance.
De son côté, Luc Martel évoque une planification stratégique de 10 ans, jusqu’en 2032 pour avec tous les acteurs socio-économiques et la nation atikamekw. Selon lui, on doit supporter des initiatives citoyennes avec une enveloppe budgétaire pouvant aller jusqu’à 80% du coût des projets.
« Il faut sortir des secteurs traditionnels », mentionne pour sa part Yves Tousignant, qui identifie deux acteurs-clés, les ministres François-Philippe Champagne et Steven Guilbault.
» Je rêverais d’un complexe de villégiature comme St-Alexis des Monts qui pourrait être ouvert 12 mois par année », note-t-il également. Il souhaite également l’embauche d’un commissaire industriel.
Le candidat Jean-Paul Tremblay avoue ne pas avoir « le savoir » pour répondre à cette question : « Il faut que je sois élu maire, que pour j’étudie avec les conseillers, le système pour répondre à cette question. Je ne suis pas un ex-conseiller, pas un ex-maire […] Je ne peux pas en parler, je ne l’ai pas étudiée, ça ne m’intéressait pas avant de présenter ma candidature à la mairie. Si je ne suis pas élu, ça ne m’intéressera pas non plus encore pour l’avenir ».
Normand Beaudoin, pour sa part, identifie la deuxième et troisième transformations du bois et les mines. « L’énergie éolienne est une autre façon d’avoir de nouveaux revenus. Nous avons des commerces qui ne demandent qu’un peu d’aide pour se développer un peu plus ».
Comment amener les touristes du Parc des chutes vers le centre-ville?
S’en remettant à une planification stratégique avec une vision jusqu’en 2032, le candidat Luc Martel a dit s’attendre à ce que « les partenaires soient prêts « pas plus tard qu’en février » pour commencer à travailler là-dessus ». M. Martel a parlé d’un projet pilote concernant le quad et la motoneige : « un petit scoop : allez voir ce qui se passe à St-Honoré, c’est ce qui va s’en venir à La Tuque ».
« Je suis plus rapide qu’attendre une planification stratégique de 10 ans », rétorque Yves Tousignant, qui se dit très attaché au Parc des Chutes : « C’est vrai que le parc des Chutes n’apporte pas énormément de retombées dans le milieu, car tout est gratuit ».
Celui-ci dit avoir aimé la formule des bons d’achat remis l’été dernier aux touristes et visiteurs. « Il ne faut pas oublier qu’à l’été 2020, la rue Commerciale a été fermée pendant un mois et demi, ç’a été vraiment très difficile et très froid, et je compte sur l’après-pandémie pour faire une relance et très rapidement ».
Jean-Paul Tremblay a rappelé qu’il avait posé sa candidature en 2005 afin de contester l’arrivée éventuelle de la voie de contournement, lui qui était à l’époque propriétaire d’un motel sur le boulevard Ducharme : « C’est ce qui a tué et continué à tuer le centre-ville ».
« Il faut rencontrer les tour-opérateurs, leur vendre notre centre-ville et là, les autobus pourront arrêter, amène pour sa part Normand Beaudoin. On a fait la même affaire quand j’avais la compagnie Air Hélibec pour attirer des touristes ». On a beaucoup à offrir, estime-t-il, pour les touristes familiaux.
Quant à elle, la candidate Caroline Bérubé suggère d’amener le Bureau d’informations touristiques à la gare au centre-ville. « De deux kiosques d’informations touristiques, il devrait y en avoir seulement un et il devrait être au centre-ville », prône celle qui veut rapprocher les touristes des commerces des artères commerciales.
Retombées économiques des grands projets
Yves Tousignant maintient qu’il faut des liens étroits avec les donneurs d’ouvrage, comme Hydro-Québec, et favoriser les entrepreneurs généraux de La Tuque.
Il souhaite aussi une plus grande offre au niveau de la restauration, surtout avec la fermeture de deux restaurants, au cours des dernières années.
Quant à lui, Normand Beaudoin veut convaincre les contracteurs de s’unir afin qu’ils aient une meilleure chance d’obtenir des contrats. « On a souvent de gros projets, mais ce sont des firmes de l’extérieur qui viennent, car ils ont la machinerie ».
Selon lui, les donneurs d’ouvrage devraient exiger un pourcentage de contenu local. « Il faut demander au gouvernement que, s’il y a une différence de 10% (dans le prix), peut-être que ça devrait rester chez nous », propose M. Beaudoin.
Caroline Bérubé veut s’assurer que les commerçants locaux bénéficient de soutien économique pour soumissionner de façon compétitive. Elle entend également favoriser l’accès à la propriété pour les travailleurs qui souhaitent s’installer La Tuque par un congé de taxe de bienvenue ou de taxes municipales, un incitatif.
Pour sa part, Luc Martel travaillerait à rebâtir les ponts avec Kruger, BELT, la minicentrale. Il propose un crédit de taxe dégressif sur trois ans pour les maisons neuves et des projets de développement domiciliaire. Il propose de négocier les redevances avec le gouvernement pour les ressources naturelles en collaboration avec la nation atikamekw, pour la coupe de bois, les mines et les barrages : « Lors de la prochaine élection provinciale, ça va être un enjeu majeur, car tous les partis devront se prononcer à ce sujet.
Le centre-ville
Le candidat Jean-Paul Tremblay a insisté sur l’éclairage au centre-ville, de même que sur les locaux vacants : « C’est délabré. Pas un peu, beaucoup. Il va falloir se donner des conditions pour que ces commerçants-là investissent aussi ».
Normand Beaudoin veut remettre en place des programmes pour revitaliser les locaux vacants au centre-ville, de même que le budget pour l’aménagement de fleurs, de verdure et la réparation de trottoirs. Il souhaite aussi un programme pour les bâtiments vétustes.
Caroline Bérubé propose un programme de subventions pour remettre à neuf des bâtiments vacants et moderniser le Parc des générations, ajouter de la verdure.
Luc Martel mettrait en place des incubateurs d’entreprise avec les locaux vacants au centre-ville, via un montant de 100 000 $ d’un Fonds de vitalisation et ruralité.
Yves Tousignant, suggère de mandater un architecte paysagiste pour embellir le centre-ville et voir à enlever les squatters dans les bâtiments inoccupés, faisant référence à l’incendie qui a ravagé un immeuble de la rue Saint-Maurice, pour une deuxième fois cette semaine.
Pénurie de logements
Normand Beaudoin affirme qu’il doit y avoir un investisseur qui croit en l’avenir de La Tuque, alors que Caroline Bérubé s’interroge sur les raisons du manque de logements. Elle croit qu’il faudra trouver la cause afin d’identifier des solutions.
« Ce n’est pas une situation unique, c’est dénoncé par l’UMQ, on peut s’attendre à des actions prochainement de la part du gouvernement provincial. En attendant, il faut faire un inventaire de nos terrains disponibles et faire la promotion par des incitatifs pour du développement », mentionne par ailleurs Luc Martel.
« En 2021 deux pistes intéressantes, c’est d’accompagner les promoteurs dans le quartier Bel-Air […] et le projet sur les terres de Berman », a glissé pour sa part Yves Tousignant, soulignant que le projet des Habitations Libère-Toit doit absolument se concrétiser.
Peu de membres de la SDC et de la CCIHSM
À la suite de la présentation de cette soirée, la candidate Caroline Bérubé s’est montrée déçue d’avoir vu dans la salle peu de membres de la SDC et de la CCIHSM, de qui provenaient pourtant les questions.
Elle aurait apprécié que l’événement soit filmé pour que les gens puissent le voir sur le web.