Anne Marcotte et Nicolas Duvernois, les entrepreneurs au parcours impressionnant
Nicolas Duvernois est un entrepreneur, connu pour avoir créé la première vodka faite au Québec et pour sa participation dans l’émission Dans l’oeil du dragon.
Anne Marcotte est aussi une entrepreneure, une conceptrice, qui a fondé Marcotte Multimédia, une entreprise rachetée par Transcontinental, animatrice et conférencière.
Derrière ces profils, il y a un parcours impressionnant de deux personnes d’affaires qui ont d’abord cru en leurs projets, en leurs possibilités.
Mme Marcotte et M. Duvernois ont prononcé une conférence, sous l’égide du SDÉF et de Desjardins dans le cadre du mois de l’entrepreneuriat. Bon nombre d’entrepreneurs latuquois sont d’ailleurs venus les entendre.
Pour les deux entrepreneurs, c’était une première présence à La Tuque et surtout des retrouvailles sur scène, après l’arrêt forcé par la pandémie.
Nicolas Duvernois a bâti son projet, alors qu’il travaillait dans un hôpital, la nuit, pour le financer, ayant vécu, parallèlement, un échec en restauration. C’est lorsqu’il passe une commande à la SAQ pour son restaurant qu’il réalise que personne au Québec ne produit de la vodka. Il persiste dans son rêve de créer Pur Vodka, malgré un refus de la SAQ de le distribuer. Il envoie deux bouteilles à la prestigieuse compétition internationale World Vodka Master et remporte le prix de la meilleure vodka au monde. La SAQ révise ensuite sa décision et distribue maintenant les produits Pur Vodka.
Le travail acharné est la recette. N’en cherchez pas d’autre. « Dieu merci, ça m’a aidé. Je n’aurais pas réussi si on m’avait dit, voici 30 000 $, lance-toi en affaires. C’est comme gravir l’Everest, il faut que tu souffres », analyse-t-il.
Issue d’une famille à revenus modestes, Anne Marcotte n’avait pas les moyens financiers pour les hautes études. Sténo-dactylographe à 7$ l’heure, elle rêve de démarrer son entreprise dans le domaine de la production audiovisuelle ou le multimédia. Son patron vend l’entreprise où elle travaille et elle perd son emploi : « Je pensais que c’était la fin, mais je ne savais pas, dans le fond, que ça allait être la plus belle journée de ma vie, car ce n’était pas la fin. C’était le début, car c’est le jour de mon congédiement que je suis réellement devenue une entrepreneure ».
Elle rencontre ensuite trois anciens collègues qu’elle avait embauchés. Visionnaire, elle lance Marcotte Multimedia inc, à une époque où le taux de connectivité numérique au Québec ne se chiffrait qu’à 5%. Elle a même réussi à convaincre la compagnie Apple de lui fournir de l’équipement informatique pour son entreprise. Une dizaine d’années plus tard, elle vendra l’entreprise à Transcontinental, après quoi, elle se consacre l’animation et à l’entrepreneuriat.
Important moteur économique
En entrevue avec L’Écho, Mme Marcotte et M. Duvernois voient tous deux les petites régions comme un important moteur économique. « Oui, Montréal et Québec, statistiquement, ce sont les grandes villes, mais toutes les PME, l’innovation, la créativité qui se passent en région sont grandement sous-estimées. Nous, on s’abreuve de ça et ça nous aide à être de meilleures entrepreneurs », lance Nicolas Duvernois.
L’entrepreneuriat, ce n’est pas juste la création de richesse et d’emplois. C’est la création de fierté – Nicolas Duvernois
Pour Anne Marcotte, la pandémie a fait réaliser à quel point on a besoin d’un tissu social soudé : « Même si les gens ont compris qu’on peut aussi faire ça par le virtuel et que c’est moins de déplacement, on aime mieux se déplacer quand même ».
Être entrepreneur, une question de persévérance, d’attitude ? « Dans la vie, on a le choix d’être notre pire ennemi ou notre meilleur atout. Quand on est entrepreneur, on choisit d’être notre meilleur atout, en toutes circonstances », tranche Mme Marcotte.
« Même si tous les signaux sont négatifs, mieux vaut y croire », renchérit Nicolas Duvernois.
La nouvelle génération possède tout autant la fibre entrepreneuriale, constate Anne Marcotte, mais d’une façon différente. « Ils ont des choses à apprendre de nous, mais je pense que nous, on a à apprendre d’eux ».
Nicolas Duvernois répète que c’est à force de travail qu’on arrive à ses buts : « On vit dans une société où on aime le confort, la rapidité, la facilité, je trouve que c’est un piège ».