La première mine de cuivre du Québec à Parent?
ÉCONOMIE. Traditionnellement réputé pour son inventaire forestier, le secteur Parent fait l’objet depuis près de deux ans d’investigations visant à connaître son potentiel minier.
Travaillant pour le compte de Kintavar Exploration, une trentaine de personnes y mène depuis l’été dernier des travaux de forage dont les résultats jusqu’à présent sont très prometteurs. « On a bien aimé ce qu’on a trouvé », explique Kiril Mugerman, président et chef de direction de l’entreprise dont les bureaux sont situés à Boucherville.
Baptisé Wabash, le projet visait à l’origine à déterminer la teneur en cuivre du secteur mais au fil de la prospection, il s’est avéré que d’autres métaux y sont également enfouis. « Au début, nous pensions y découvrir seulement du cuivre et de l’argent mais plus on y travaille, plus ça devient un projet polymétallique. On a aussi trouvé des valeurs en or, en zinc, en plomb et aussi en manganèse. » Ce dernier métal est intéressant note M. Mugerman, soulignant que les batteries au lithium de Tesla en contiennent.
Le campement temporaire érigé par Kintavar Exploration est situé à proximité de la mine d’Imerys, une société qui exploite les lieux pour ses gisements en mica. « Notre emplacement est intéressant, car nous sommes à une dizaine de kilomètres du chemin de fer et des lignes électriques d’Hydro-Québec. Ça nous permettrait d’être alimentés en électricité plutôt qu’en diésel et de transporter facilement le minerai jusqu’à Montréal », poursuit-il.
Kiril Mugerman souligne d’ailleurs que son équipe a découvert des signes d’exploration minière laissés sur le site il y a plus de cent ans. « Lors de la construction du chemin de fer vers 1908, il devait y avoir des prospecteurs parmi les travailleurs. Dans le temps, ils foraient des petits puits d’une trentaine de centimètres et utilisaient de la dynamite qui était facilement disponible parce qu’elles étaient utilisées pour construire la voie ferrée. Ces travaux historiques étaient connus mais jamais personne n’en avait vu les traces. »
Kintavar Exploration travaille parallèlement sur un autre site situé une soixantaine de kilomètres de là, près de la pourvoirie Fer à Cheval que l’entreprise a d’ailleurs achetée. « On a commencé nos travaux avec le projet Mitchi, mais Wabash a plus de chance d’entrer en production en premier à cause des informations géologiques qu’on collecte jusqu’à présent », indique M. Mugerman.
En même temps qu’elle mène ses travaux d’exploration, l’entreprise tente d’intéresser une grande compagnie à participer à la mise en place de la future mine si les résultats continuent à aller dans la bonne direction. « Pour développer une mine, ça prend beaucoup de volumes et pour l’instant, Wabash offre un beau potentiel. La prochaine étape sera de faire ce qu’on appelle le calcul de ressources dans des zones bien définies. Avec ça, on va être capable de savoir combien de métaux sont là », indique Kiril Mugerman.
Le président et chef de direction Kintavar Exploration souligne que le projet Wabash est suivi à l’extérieur, car le cuivre est beaucoup en demande sur les marchés et qu’il manque actuellement de gisements. « Il n’y a pas de mine de cuivre au Québec et le secteur Parent n’est pas connu pour son potentiel minier. Mais nos travaux intéressent les majors, car les prix sont très élevés présentement sur les marchés à cause des changements qui s’opèrent dans la consommation d’énergie à travers les véhicules électriques et l’électrification des transports », termine Kiril Mugerman.