Wemotaci : miser sur l’éducation aux adultes
EMPLOI. De plus en plus d’Atikamekw de Wemotaci retournent sur les bancs d’école. La communauté est très dynamique pour former ses résidents et pour répondre aux besoins des entreprises régionales qui ont besoin de cette future main d’œuvre.
Tout dernièrement, le Conseil des Atikamekw de Wemotaci (CAW) concluait un partenariat avec le Conseil scolaire des premières nations en éducation des adultes (CSPNÉA) pour offrir des cours pour adultes.
L’entente permettra d’offrir des services satellites dans la communauté, rejoignant ainsi la table des fiduciaires du CSPNÉA. Maybelline Chilton, directrice du secteur du développement social et de la main-d’œuvre siégera comme membre et représentante pour Wemotaci.
Selon le CAW, la décision s’inscrit dans les orientations du Conseil pour que l’éducation et la formation adéquate de ses membres assurent «le développement d’une main-d’œuvre qualifiée, autonome et essentielle au succès et à la réussite de nos projets économiques et surtout pour renforcer notre autonomie gouvernementale».
L’ouverture officielle des services satellites répond à un besoin en éducation aux adultes. «L’objectif à long terme est d’avoir un centre régional d’éducation des adultes des Premières nations d’ici 2024 dans la communauté de Wemotaci», affirme le conseiller délégué à la gestion du territoire et aux communications, Patrick Boivin.
Satisfaite de l’entente avec le CSPNÉA, Wemotaci a souligné la collaboration du Centre régional en éducation des adultes de la communauté Anishnabe de Lac-Simon dans la préparation et l’enseignement des cours. «En attendant la venue de notre Centre régional atikamekw en éducation des adultes, cette collaboration nous permet de mieux répondre aux besoins de nos élèves», ajoute M. Boivin.
En effet, Wemotaci entend bâtir, d’ici les prochains mois, un centre régional en éducation des adultes qui pourra offrir différents types de formation professionnelle, dans le cadre de la relance de la communauté annoncée en mars 2021.
«Lors de son passage au Grand cercle économique des peuples autochtones et du Québec, le Premier ministre du Québec s’est dit ouvert à implanter plus de formation professionnelle dans les communautés et mentionnait que c’est important que les programmes soient mieux adaptés aux langues autochtones et à nos cultures. Nous vous avons entendu monsieur François Legault et nous serons prêts», affirme le chef de Wemotaci, François Néashit.
Le CSPNÉA soutient les services en éducation aux adultes dans une dizaine de communautés au Québec, dont Wemotaci.
Des exemples
18 personnes sont inscrites pour une formation générale pour les adultes s’adressant à des élèves de différents niveaux de scolarité. Elle se fait en ligne actuellement, à cause de la hausse des COVID-19 a Wemotaci, indiquait Hélène Niquay, coordonnatrice en formation socioprofessionnelle au CAW. «C’est la première expérience cette année».
Celle-ci note un bon engouement : «il y a plus de participation en ce moment». Les élèves sont assidus.
Sans trop s’avancer, elle affirme toutefois que les choses bougent beaucoup à Wemotaci en matière d’éducation pour les adultes.
Depuis le 30 août, une dizaine d’étudiants suivent une formation en assistance à la personne en établissement et à domicile, qui prépare à l’exercice de la profession de préposés aux bénéficiaires ou d’aides familiaux résidents, via le Centre de formation professionnel Bel Avenir. Ce cours, qui se terminera à la Saint-Jean-Baptiste, est offert puisque Wemotaci caresse le projet de refaire un foyer pour les aînés.
Une cohorte travaille aussi pour obtenir un DEP en opération d’équipement de production (voir autre texte).
Une formation en service à la clientèle est aussi dans la boule de cristal. «On regarde avec les employeurs pour voir quels sont leurs besoins». Un sondage va être effectué pour en savoir plus long.
Alors que la pénurie de main-d’œuvre est un phénomène omniprésent, Wemotaci vit encore des problèmes de chômage. La communauté semble miser plus que jamais sur la formation pour répondre à ses besoins en travailleurs et à ceux de la région.
On se souviendra qu’en 2020, un DEP de 1 350 heures en charpenterie-menuiserie avait été offert à une vingtaine d’élèves atikamekw à même leur communauté de Wemotaci, par le truchement du Centre de formation professionnelle Qualitech qui s’y déplaçait.
Trois de ces anciens élèves sont en train de suivre une formation «Gestion d’une entreprise en construction», dans le but détenir leur licence d’entrepreneur. Avec une surpopulation dans les résidences, Wemotaci lançait une attaque de front à deux phénomènes avec laquelle elle compose depuis fort longtemps : la pénurie de logements et le besoin de formation de sa main-d’œuvre.