Pas facile voir un médecin omnipraticien, lorsqu’on est orphelin
SANTÉ. Le Centre intégré universitaire en santé et en services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) est encore très loin d’atteindre les cibles fixées pour le délai d’attente pour voir un médecin de famille via le Guichet d’accès pour la clientèle orpheline (GACO).
Le CIUSSS MCQ peut au moins se réjouir du fait que 75,5 % de la population desservie est inscrite auprès d’un médecin de famille.
Les choses se corsent lorsque les usagers orphelins passent par le GACO pour consulter un médecin.
Les personnes qui s’inscrivent au GACO se voient attribuer un niveau de priorité selon leur condition évaluée par une infirmière. Ces priorités varient de 1 pour des personnes en perte d’autonomie, temporaire ou permanente, qui ont des problèmes de santé nécessitant des soins médicaux complexes et immédiats, à 5 pour des personnes n’ayant aucun problème de santé connu, mais qui désirent avoir un médecin de famille.
Les 13 personnes affichant une priorité 1 ont attendu en moyenne 264 jours, alors que le délai prescrit est de moins de 30 jours. Les 2464 personnes en priorité 2 doivent attendre 431 jours avant de pouvoir consulter, alors que le délai normal est fixé à trois mois.
Les autres patients inscrits en priorité 3, 4 et 5 ont dû attendre respectivement 446, 556 et 643 jours.
Le CIUSSS MCQ explique par contre que des mesures ont été élaborées pour améliorer ce score. Il y a eu mise en place, le 1er septembre, de la nouvelle entente entre le ministère et la Fédération des médecins omnipraticiens sur les activités médicales particulières. La prise en charge des patients dans les cliniques médicales sera dorénavant considérée comme une activité médicale particulière. Tous les médecins qui choisiront cette activité devront obligatoirement prendre en charge un minimum de 500 patients.
Une mobilisation est en cours par les médecins pour augmenter la prise en charge de patients inscrits au GACO dans les cliniques médicales. Depuis le 1er avril, l’optimisation des pratiques du GACO et le leadership des médecins responsables du GACO ont permis d’accélérer le délai d’évaluation des patients inscrits afin de leur attribuer un niveau de priorité et la prise en charge de patients inscrits sur la liste. L’harmonisation des procédures pour un partage des meilleures pratiques au sein du CIUSSS, évaluation et révision des rôles et responsabilités des parties prenantes, standardisation de certaines pratiques.
Délais de services diagnostiques élevés
Les services diagnostiques, dont l’attente doit s’élever à 90 jours et moins, se révèlent également une difficulté pour le CIUSSS MCQ. Alors que la cible à atteindre est à 90 %, les scopies sont à 43 %, les IRM (résonnance magnétique) à 67 %, les échographies générales à 86,9 %. Seuls les scans (tomodensitométrie) parviennent au but avec 90 %.
En général, le CIUSSS MCQ note aucune attente pour une graphie ou pour une échographie obstétricale. Les patients en attente se verront offrir la possibilité de se diriger vers un territoire de la région où une plage horaire est disponible (2ème offre).
Des travaux d’optimisation des services (réaménagement du travail et augmentation du nombre de plages horaires dans la région) sont en cours pour diminuer les délais. D’autres travaux sont à venir avec les médecins et consolidation de la cogestion médicale qui permettra d’étudier la pertinence de certaines requêtes, de standardiser les pratiques au sein du CIUSSS MCQ et de préciser les critères d’admissibilité/de référence.
Finalement, l’organisme public dit travailler à une réorganisation de l’offre de service et développement de partenariats avec d’autres dispensateurs de services afin d’accroître l’accès, notamment pour les cas électifs de scopies.