30 élèves belges à la conquête de Wemotaci

TRADITIONS. Les élèves de l’école secondaire Nikanik de Wemotaci ont réalisé la semaine dernière un échange culturel avec une trentaine d’élèves de l’Établissement des Sœurs de Notre-Dame, une école de Namur, la capitale de la Wallonnie.

Les deux groupes envisagent de se rencontrer depuis 2014. «Ça a commencé avec des correspondances, puis on a vraiment voulu y aller», résume Jacques Brunet, enseignant en musique à l’école Nikanik, membre du comité organisateur.

Les jeunes de la Belgique sont atterris à Montréal, où ils ont fait le chemin jusqu’à Wemotaci, où ils sont arrivés mardi. L’accueil a été extraordinaire. Instinctivement, les jeunes se sont mis en file à la porte de l’autobus pour accueillir les visiteurs de façon très chaleureuse. On venait donc de casser la glace.

Un jumelage été effectué entre chacun des participants belges et de Wemotaci. Immédiatement, les participants ont été amenés à découvrir leurs correspondants ce qui a permis de mixer le groupe.

Découvrir les traditions

Les Belges ont été amenés à découvrir les activités les plus traditionnelles des Atikamekws. Pas question de passer à côté d’une hutte à sudation, qui se qualifie dans les cérémonies les plus profondes de la culture Atikamekw, selon M. Brunet.

Les 30 participants ont été divisés en trois groupes lors de cette activité qui aura duré 4 heures. Les jeunes en sont sortis grandis.

Les Namurois ont été amenés à découvrir une autre tradition atikamekw, le Makocan, un repas collectif où chacun amène de la nourriture. Jeudi, un mini pow wow présentait une cérémonie incontournable pour qui veut découvrir une tranche représentative de la vie atikamekw. Le groupe local Northern Spirits a entonné six chants traditionnels pour l’occasion, avec la complicité de trois danseurs.

L’émerveillement était palpable dans les yeux des jeunes, avides d’en connaitre davantage sur la culture autochtone. Chacun des participants belges a pu recevoir un «sac de médecine», à l’intérieur duquel on trouve des herbes traditionnelles, un porte-clés et un signet. Les jeunes Namurois ont eu quelques temps libres leur permettant de se rendre dans les familles de l’étudiant qui leur était jumelé. Pour des questions de facilités, tout le monde dormait à l’école Nikanik.

Les participants ont relaté que le niveau de stress est très différent à Wemotaci. « Ici, ce n’est pas stressant, comparativement à la Belgique», poursuit le porte-parole du comité organisateur.

Comme dernière activité, les jeunes ont eu l’occasion de goûter à de la tire d’érable, tout de suite après la visite des locaux du conseil de bande de Wemotaci.

À Wemotaci, on ne cache pas que cette visite revêt un caractère particulier, surtout après les événements de Bruxelles. « C’est l’ouverture, au lieu de se refermer. Ils se sont dits : non, non, il ne faut pas que ça nous arrête», rapporte aussi l’enseignant.

S’ils ont quitté Wemotaci en fin d’après-midi jeudi, les jeunes Belges ont l’occasion de visiter notamment le Zoo sauvage de St-Félicien, de même que les villes de Québec, Trois-Rivières et Montréal pour le reste de leur séjour d’une dizaine de jours au Québec.

Les attentats de Bruxelles ont bien failli avoir raison du projet, mais le groupe de Namur était déterminé à partir quand même. Puisque l’aéroport de Bruxelles était fermé, le groupe a pris l’avion à partir de celui de Genève, en Suisse.

Wemotaci en Belgique

Du 7 au 14 mai, 16 jeunes du secondaire de Wemotaci se rendront à Namur. Là aussi, un grand bain de culture les attendra puisqu’ils arriveront en plein durant un festival de la Fête foraine. Arrivés à Bruxelles, ils logeront ensuite à La Marlagne, à proximité de Namur pendant six jours.

Les jeunes travaillent actuellement à obtenir leurs passeports canadiens leur permettant de voyager à l’étranger. D’ailleurs, une campagne de financement avait été mise sur pied au cours des derniers mois afin d’amasser les fonds nécessaires pour ce voyage d’échange.

Matcan

Matcan (prononcer Matchane) signifie partir, en Atikamekw. Le projet est en marche depuis l’an dernier, et la visite des 30 Belges en constitue la première étape.