Amoncellement de déchets : «Le civisme, il n’est plus là»
ENVIRONNEMENT. Une résidente du lac Chat, Nathalie Gauthier, a exprimé son ras-le-bol face à certaines habitudes de gens qui laissent des déchets à l’extérieur des conteneurs.
Dans un clip vidéo diffusé sur le web, celle qui y possède un chalet dénonce le fait que les gens ne se forcent pas pour aller porter leurs déchets au site d’enfouissement, préférant les laisser en plan tout près des conteneurs avec les conséquences que ça implique.
Avec l’aide d’un résident du lac Chat, elle a dû ramasser elle-même certains déchets et les placer dans un conteneur. «Le civisme, il n’est plus là», laisse-t-elle tout simplement tomber.
Plusieurs plaintes ont été faites à la Ville. «Il faut trouver qui sont les gens qui se donnent la permission de porter leurs vidanges là». Le problème existe depuis au moins 2 ans, selon elle.
Il y a de tout à l’extérieur du conteneur. Des divans, des matelas, des batteries d’autos et même des lumières de Noël, en plein été.
Elle compte visiter la trentaine de chalets du secteur afin de les sensibiliser, même si elle n’est pas convaincue que ce sont des gens du lac Chat qui sont fautifs. Fermer les conteneurs est aussi de mise.
«Ça perdure depuis beaucoup de temps. Des gens qui ne sont pas nécessairement du lac Chat vont porter leurs déchets là, alors qu’ils devraient aller les amener dans un écocentre», rappelle-t-elle, consciente que ça fait monter le coût de la gestion des matières résiduelles.
Déçue de ces comportements, elle observe que des matelas ont été laissés à l’extérieur du conteneur : «Si ce n’est pas dans le bac, la ville ne les ramasse pas et ça peut rester là des mois et des mois […] Il y avait même des tuyaux d’érablière, mais il n’y a pas d’érablière au lac Chat».
La Ville
Tout comme Nathalie Gauthier, la directrice des communications de Ville de La Tuque, Hélène Langlais, déplore ce type de comportements, souvent rapportés à quelques endroits dans la région.
Chaque année, fait-elle remarquer, la Ville doit se rendre nettoyer des sites jonchés de déchets tout autour des conteneurs, aux frais de tous les contribuables.
Elle va plus loin, expliquant qu’il existe des endroits où les gens peuvent déposer leurs déchets dans un trou qui a été creusé à cet effet, qui sont autorisés par le ministère de l’Environnement, pour les villégiateurs un peu plus au nord. Des pancartes indiquent qu’on peut seulement y déposer des ordures domestiques. Certains utilisateurs, ne se rendant pas au trou, placent leurs ordures en avant. Le suivant fait de même, mais encore un peu plus en avant.
«Il faut souvent intervenir pour nettoyer le site», fait-elle remarquer. On y a vu des bidons d’huile, des réfrigérateurs, des laveuses.
Près de bassins d’épuration, en secteur forestier l’an dernier, on a même eu la surprise d’y retrouver une salle de bain complète.
«C’est un problème contre lequel on lutte chaque année. On fait des messages auprès des villégiateurs, on leur explique que le centre de matières résiduelles est ouvert tous les jours, c’est gratuit», martèle-t-elle.
Trois endroits plus problématique
Ce ne sont pas sur tous les sites où il y a des conteneurs qu’on retrouve de l’abus. Mais, selon ce que L’Écho de La Tuque a pu apprendre, ce sont les conteneurs du lac Chat, du lac Clair et du secteur Wayagamack qui sont les plus problématiques. On nous disait même que, parmi les fautifs, des entreprises vont déverser leurs déchets près de ces sites, où il n’y a pas de surveillance, pour éviter d’avoir à payer au centre de matières résiduelles.
La Tuque doit consacrer entre 6 000$ et 10 000$, en plus du temps des employés municipaux chaque année, pour nettoyer les sites en raison de ces mauvais comportements. Après une longue fin de semaine ou encore une période de vacances, la ville doit systématiquement se rendre sur des sites pour faire du nettoyage. En toile de fond, la question de la gestion des matières résiduelles occupe une partie importante du budget municipal.