De professeur à directeur du poste en 6 ans
LA TUQUE. Âgé de 42 ans, le Latuquois d’origine Pierre-Luc Mongrain est le responsable du poste de la Sûreté du Québec (SQ) de l’agglomération de La Tuque depuis mars 2018. Ce qui est frappant pour le directeur c’est qu’il a gravi les échelons pour obtenir ce titre après seulement 6 ans au sein de la SQ.
M. Mongrain a pris la relève de l’ancien directeur Mario Labonté qui a pris sa retraite en 2017.
Détenteur d’un diplôme d’études collégiales (DEC) en génie civil et d’un baccalauréat en enseignement de l’éducation physique, Pierre-Luc Mongrain a obtenu un poste comme enseignant en adaptation scolaire à l’école secondaire Champagnat en 2006, un poste qu’il a occupé pendant 4 ans. C’est en plus d’avoir été responsable des sports scolaires de l’école pour trois ans.
« J’adorais l’enseignement. J’ai eu du monde attachant et j’ai rencontré des collègues de travail qui sont devenus des amis, mais je trouvais que j’avais déjà fait le tour en quatre ans. J’avais toujours voulu être policier et j’avais déjà entendu parler du programme conventionnel de la SQ, alors je me suis lancé avec l’appui de ma conjointe », explique M. Mongrain.
Le programme conventionnel permet aux citoyens de déposer une candidature sans avoir réalisé au préalable un DEC en Technique policière, pourvu que les candidats aient un baccalauréat.
« La SQ cherche des gens qui ont acquis une certaine expérience pour faire partie de l’organisation. Il faut passer par un processus rigoureux. J’ai commencé par faire ma demande en 2009. Sur une période d’un an, il y a des tests éliminatoires, que ce soit des entrevues, des tests physiques ou psychométriques. On était une centaine et, de mémoire, la SQ prenait 24 candidats. Une fois que tu es sélectionné, tu dois passer une attestation d’études collégiales (AEC) en diversité policière en sept mois. ça vient avec une promesse d’embauche. Une fois l’AEC complétée, je suis allé à l’École de police de Nicolet pour 15 semaines », raconte le directeur.
Le Latuquois a terminé son travail d’enseignant en juin 2010 pour traverser ensuite tout le processus sur un an. C’est en décembre 2011 qu’il a officiellement été embauché à titre de patrouilleur. « J’ai eu la chance de pouvoir avoir un poste dans ma ville natale, ce qui n’est pas toujours certain quand tu arrives à la SQ. On devait mettre une quinzaine de choix pour nos priorités. La Tuque était mon premier choix même si ça pouvait m’angoisser d’arrêter quelqu’un que je connais. »
Avec la particularité du territoire de 30 000 km carrés, les policiers sont appelés à réaliser diverses tâches, par exemple, un sauvetage en forêt. « Il y a la partie urbaine et le territoire non organisé (TNO) qui est une bibitte à part. Quand un policier va dans le bois, c’est complètement différent. C’est ce que j’aime de la particularité de La Tuque dans notre travail, c’est très diversifié. »
Le patrouilleur de 2011 était loin de se douter qu’il allait monter les échelons si rapidement. « J’avais un plan de carrière d’être patrouilleur pendant cinq ans, cinq ans superviseur de relève, cinq ans enquêteur, cinq ans chef d’équipe, puis pour devenir directeur de poste 20 ans après mon embauche. Mais par un concours de circonstances, j’ai eu un poste aux enquêtes en 2016. »
La particularité est qu’autant pour sa demande au programme conventionnel que pour le poste aux enquêtes, M. Mongrain se trouvait en bas de l’échelle. « Pour être sélectionné les deux fois, Pierre-Luc devait être un candidat exceptionnel et il l’était », commente Éloïse Cossette, porte-parole pour la SQ en Mauricie-Centre-du-Québec.
Peu de temps après, un poste de gestion aux enquêtes s’est ouvert et M. Mongrain était le seul du poste à avoir la qualification en gestion. « J’avais un certain malaise comme j’étais le plus jeune. Alors avant d’accepter le poste de gestion, je suis allé parler avec les plus anciens aux enquêtes. Pendant ce temps, le poste de directeur était ouvert et j’ai mis mon nom par principe en n’ayant aucune attente. »
Environ huit mois plus tard, Pierre-Luc reçoit un appel pour une entrevue pour le poste de directeur. « Encore une fois ça allait trop vite, mais je savais que cette chance ne reviendrait pas avant plusieurs années. Je crois que j’étais le plus jeune de la province pour ce poste. C’est en mars 2018 que j’ai obtenu le poste de directeur. En six ans, j’ai été patrouilleur, enquêteur, chef d’équipe aux enquêtes par intérim et responsable de poste. Quand je regarde mon parcours avec le changement de carrière, je ne le regrette pas. C’est impossible de s’ennuyer à la SQ. Ceux qui n’ont pas fait le programme de technique policière, sachez que le programme conventionnel existe, et qu’il peut ouvrir plusieurs portes. Il suffit de vouloir et de mettre du temps. »
En tant que directeur du poste de La Tuque, Pierre-Luc Mongrain est responsable des 22 patrouilleurs et des trois employés civils. La division enquête relève du directeur du centre de services qui inclut les postes de La Tuque, Saint-Tite, et Shawinigan.