En attente de se faire soigner… à Cuba
SANTÉ. Une Latuquoise d’adoption, Sylvie Labeaume, s’est fait piquer par une tique en juillet 2014 et elle a contracté la maladie de Lyme. Toutefois, sa maladie n’a pas été officialisée par le système de santé québécois, et c’est en passant le test dans une clinique de Plattsburgh aux États-Unis que la maladie a été reconnue.
Comme c’était impossible pour elle de recevoir des traitements au Québec, elle s’est tournée vers les États-Unis. Elle a passé le test de la maladie de Lyme et le résultat s’est avéré positif. «Plusieurs Québécois vont à la clinique de Plattsburgh parce qu’ils ne sont pas capables de se faire soigner au Québec», explique Mme Labeaume.
Après s’y être rendus à deux reprises, après un rendez-vous téléphonique, et après avoir payé des médicaments, Mme Labeaume et son conjoint ont dépensé près de 15 000$ depuis juillet 2014.
C’est pourquoi la femme de 43 ans a pris la décision de se diriger vers Cuba pour recevoir des soins. «Les médicaments sont beaucoup moins chers à Cuba. J’ai communiqué avec la santé internationale et mon dossier est maintenant entre les mains de l’Institut national des maladies tropicales. Je suis en attente de connaître la date où je pourrais me faire soigner à Cuba. Mon conjoint a même reçu un prêt de 5000$ pour que je puisse me faire soigner là-bas.»
Depuis qu’elle s’est fait piquer en juillet 2014, Mme Labeaume est aux prises avec plusieurs symptômes reliés à la maladie de Lyme: maux de tête, raideurs à la nuque, poids sur les épaules, étourdissement, douleurs articulaires, perte de mémoire, parfois la vue floue, douleur au foie en raison d’une co-infection, des engourdissements…
«Ç’a changé complètement ma vie, parce que tout est en conséquence de la maladie. Nous avons dû arrêter les travaux de la maison parce que les médicaments coûtent trop cher. Je ne sais jamais si je vais me sentir bien ou non pour la journée. J’ai eu des idées suicidaires parce que tu n’as plus de vie, et je me sens à court de ressources. J’ai même de la difficulté à faire des activités avec ma fille de 12 ans», exprime la femme.
De son côté, son conjoint André Leclerc tente de l’appuyer du mieux qu’il peut. «Sa condition est variable d’une journée à l’autre. Je la supporte, mais quand je la vois souffrir je me sens impuissant, et ça m’affecte. Mais ce n’est pas la maladie qui va nous séparer.»
Son histoire
Sylvie Labeaume raconte que c’est da sa cour arrière qu’elle s’est faite piqué par une tique par une nuit de juillet 2014 où elle avait du mal à dormir. «Il y avait une super lune, et je suis sortie sur mon patio une vingtaine de minutes. Quand je me suis couchée dans le lit, ça me piquait et j’avais une bulle sur le bras avec des points noirs. Ça me piquait tellement, que j’ai même pris une fourchette pour me gratter.»
Elle s’est rendue à l’hôpital de La Tuque quelques jours plus tard. «La première chose qu’on m’a dit, c’est qu’il n’y avait pas de tique à La Tuque, et si la rougeur grossie, de revenir. En une nuit, la rougeur est passée de 4 cm à 12 cm. En l’espace d’une semaine et demie, la douleur a augmenté tout comme les symptômes.»
Les médecins de La Tuque croyaient qu’il pouvait s’agit d’une méningite.
Puis, Mme Labeaume s’est tournée vers une clinique privée à Trois-Rivières pour obtenir plus de réponses. Elle a reçu une dose d’antibiotique contre la maladie de Lyme, et elle a fait une réaction suite au traitement. «J’ai été hospitalisée à Trois-Rivières et je me suis fait dire qu’il y avait une possibilité de la maladie de Lyme. Mais il y a une polémique au Québec. Il y a un premier test qui est plus ou moins sensible pour détecter la maladie, et s’il est positif, là on peut passer le vrai test qui détecte la maladie. Mais pourquoi faire passer deux tests? Ça coûte encore plus cher au système de santé.»
Suite à tout ce qu’elle a vécu, Sylvie Labeaume veut faire connaître son histoire pour aviser les gens et lancer un cri du cœur. «Il y en a des tiques au Québec, et ne faites pas confiance au système de santé québécois. Il y a même un vétérinaire de l’extérieur qui m’a offert de passer le test pour les animaux parce qu’il est plus efficace. Les animaux sont mieux soignés que les humains!»
La maladie de Lyme en bref
La tique porteuse de la maladie de Lyme se retrouve dans les bois et dans les hautes herbes. Des scientifiques estiment que d’ici trois ans, les tiques qui transmettent la maladie auront atteint 80% des régions habitées de l’est du Canada. La maladie de Lyme se manifeste d’abord par de la fièvre et une grande fatigue. Lorsque la maladie n’est pas détectée assez tôt, les symptômes sont beaucoup plus sérieux. Le symptôme le plus courant est une rougeur sur la peau à l’endroit de la piqûre. Plusieurs autres symptômes peuvent surgir comme la fièvre, de la fatigue, des maux de tête, des raideurs à la nuque, et des douleurs musculaires et articulaires.