«Et si on faisait une différence?»
GÉNÉROSITÉ. Deux enseignantes en adaptation scolaire à l’école Centrale, Marie-Hélène Pedneault et Karine Savoie ainsi qu’une stagiaire en adaptation scolaire, Karine Nadeau, ont institué un projet entrepreneurial très motivant pour leurs classes scolaires. L’objectif : susciter de petites actions pour améliorer le monde qui les entoure.
À partir d’un projet effectué l’an dernier, où les élèves avaient produit de la banick, cette année, les jeunes ont bonifié leur projet. Les classes de Mme Pedneault et Mme Savoie, comptant respectivement six et dix jeunes, tous des garçons de 9 à 12 ans, ont démontré que le bénévolat commence tôt. Il suffit d’une étincelle pour favoriser l’éveil du don de soi.
Dans un premier temps, les élèves ont été invités à récolter des bonbons à l’Halloween dans le but de les placer dans des paniers de Noël, destinés à des personnes âgées seules.
Ils ont aussi effectué le tri des bonbons recueillis avec comme consigne… de ne pas en manger ! Ces jeunes au cœur d’or ont eux-mêmes recueilli des denrées alimentaires auprès des parents d’élèves de l’école Centrale lors de la remise des bulletins pour la Guignolée. Ainsi, 10 gros bacs pleins ont été amassés, ce qui est davantage que ce qu’espéraient les enseignantes. Des produits très variés ont été rassemblés, du sirop d’érable, du chocolat, des gâteries et même des produits personnels tels des mouchoirs, essuie-tout, brosse à dents et savons. Ils ont également amassé de l’argent pour la Campagne du Gâteau 2017.
«Les jeunes ne retiraient pas de profit avec ce projet. Ce n’était pas pour financer un voyage de fin d’année. Ils l’ont fait simplement pour s’impliquer dans une bonne cause», a tenu à souligner l’enseignante Karine Savoie. Au-delà de la notion scolaire reliée à l’entrepreneuriat, les jeunes se sont approprié le projet au point d’en faire une cause personnelle. Aussi, ils ont suivi toutes les étapes, de la récolte de denrées jusqu’à la confection des paniers.
Conscients que si les personnes qui recevront les paniers ne sont pas nécessairement démunies financièrement, les élèves savent que leur geste contribuera à briser l’isolement. Le CIUSSS et la résidence Villa Soleil pourraient donc être visitées par ces jeunes au grand cœur.
Les jeunes : des agents de changement
«Nos élèves ont besoin de le vivre, pour le comprendre», estime Mme Pedneault. Aussi, les enseignantes et la stagiaire n’ont noté aucune réticence de la part des élèves, qui ont vraiment bien adhéré à cette expérience. D’animatrice à la vie spirituelle et en engagements communautaire, Nadine Lebrun, s’est aussi impliqué dans le projet avec les jeunes.
Les jeunes se sentent importants, valorisés. Le fait, par exemple, qu’un jeune ayant un trouble de langage effectue lui-même le message à l’intercom de l’école en témoigne bien.
Plusieurs d’entre eux ont contribué à la confection des paniers de Noël, jumelés avec les bénévoles de la Guignolée. En 1h30, 37 paniers de Noël ont été confectionnés. «Il n’y a pas de mot pour décrire le sourire qui s’affichait. Mes élèves, même les plus timides, posaient des questions… certains ont même osé un mouvement de danse pour montrer leur joie. Ils étaient jumelés avec des bénévoles. Ils se promenaient dans les allées avec leur panier et mettaient au fur à mesure les denrées nécessaires pour convenir le plus possible à la demande. Des bénévoles patients, souriants et à l’écoute. Des gens qui ont le coeur sur la main», résume Mme Pedneault.
«Ils comprennent ce que sont les paniers de Noël, ce que cela implique, mais aussi que donner de soi est une façon de donner un peu de bonheur aux autres», termine-t-elle. Après les Fêtes, on travaillera sur un projet de nature environnementale, qui touchera le recyclage.
La responsable de la Guignolée, Martine Caron, a tenu à souligner l’implication de ces jeunes auprès des bénévoles de la Guignolée. Elle a noté le sens de l’entraide qui s’est vite installé entre les bénévoles et les jeunes.