Faire revivre les orchestres latuquois des années 60 et 70
HISTOIRE. Le Latuquois Yves Vachon vient de produire un passionnant document d’archives, «Les orchestres de La Tuque des années 60 et 70», qui relate l’histoire des groupes musicaux qui ont fait danser les gens au cours de ces deux décennies.
Abondamment illustré, le seul exemplaire sera à la bibliothèque municipale Annie-Saint-Arneault, mais on ne pourra ne le consulter que sur place. M. Vachon a consacré plus de 350 heures à ce projet, du 15 juillet au 9 mars dernier, à la recherche de données ainsi qu’à la rédaction de son ouvrage. Un travail imposant, surtout quand on sait que l’arrivée en zone rouge a compliqué les rencontres avec les musiciens.
À travers l’ouvrage de 250 pages, on en apprend beaucoup sur la soixantaine de groupes qui ont marqué les soirées des Latuquois au cours de ces deux décennies. Certes, certains groupes ont été reformés à partir de membres de formation déjà existantes, mais l’histoire de chacune d’elles s’avère passionnante.
Yves Vachon a eu cette idée il y a une dizaine d’années lors d’une exposition de la Société historique de La Tuque et du Haut-Saint-Maurice, qui portait justement sur les orchestres des années 60. «Ça m’a rappelé beaucoup de souvenirs de mon adolescence. Je me suis dit que ce serait bien de connaître l’histoire de tous ces groupes». Il s’est promis qu’à sa retraite, il réaliserait ce projet.
À quatre reprises au fil des dernières années, des musiciens se rencontraient à la Brass-7. Yves Vachon en a profité pour leur parler de son projet, ce qui a facilité les contacts. Une quarantaine de personnes ont été rencontrées, en tout.
Des groupes qui ont joué même à la télé
M. Vachon ne se doutait probablement pas de la somme de travail que cela allait demander. Au début, il rencontrait les musiciens en personne, devant un bon café. Mais l’arrivée en zone rouge l’a forcé à le faire par téléphone ou via le web.
25 questions étaient posées à chaque groupe, qui avaient aussi le loisir d’ajouter des anecdotes et de fournir des photos.
«Il y en a qui ont tourné à travers la province pendant des années», nous apprend l’auteur. Les Aquarels, par exemple, ont joué à La Tuque, avant de faire une quinzaine d’années en tournée. Ils se sont même arrêtés pendant quatre ans au même hôtel, à Sherbrooke. Alain Tremblay, Gaston Tremblay, Carole Carpentier, Jean-Paul Ducas, Claude Robichaud et Pierre Perron en ont, entre autres, fait partie. On faisait la file pour aller les entendre jouer. Les Aquarels ont même enregistré un album 33 tours.
Vous y apprendrez que le groupe «Les cinq oreilles» s’est retrouvé au petit écran à l’émission «Les couche-tard» à Radio-Canada, animée par Roger Baulu, Jacques Normand et Claude Landré, le samedi soir. Selon Yves Vachon, c’est d’ailleurs le fantaisiste latuquois qui avait proposé de laisser une place au groupe latuquois lors d’une émission.
Les Délinquants, pour leur part, ont rencontré le chanteur Jacques Michel en tournée. Il les a pris sous son aile et leur a permis d’enregistrer un 45 tours. Des histoires comme ça, il y en a plein à raconter pour ces groupes locaux aussi talentueux les uns que les autres.
Vous en apprendrez donc davantage sur les Mêmes, les Danny Boys, les Sbires, les Hyds performance, les Barons, les Champions, Freedom et combien d’autres encore.
Le Cabaret des jeunes et Jeunesse s’amuse
Pour les adolescents et jeunes adultes des années 60, impossible de ne pas se remémorer les associations «Cabaret des jeunes» et «Jeunesse s’amuse».
À cette époque, il fallait avoir 21 ans pour entrer dans les bars. Les jeunes de 17 à 21 ans avaient donc ces deux occasions pour socialiser et se divertir au son d’orchestres. On a compté jusqu’à entre 500 et 800 personnes lors de certaines soirées. Yves Vachon en parle dans «Les orchestres de La Tuque des années 60 et 70».
Musicien depuis toujours
Adolescent, Yves Vachon aimait écouter à la radio les prestations du groupe les Délinquants en direct de l’Hôtel Royal.
Ce retraité d’Hydro-Québec a lui-même sa propre histoire, lui qui joue actuellement du rétro et du country avec les Rodéos en compagnie de Michel Proulx et Bernard Boisvert. Musicien depuis toujours, il s’est décidé à vaincre sa timidité, à joindre un groupe et pousser des notes devant le public à l’âge de 45 ans. Cela, à l’invitation d’un collègue de travail aussi musicien, Michel Villeneuve, avec qui il avait formé d’abord un groupe en compagnie de deux autres membres. En 2011, sa pièce «Digne centenaire», a été choisie comme chanson-thème des fêtes pour les 100 ans de Ville de La Tuque.
Yves Vachon l’avoue d’emblée, il n’est pas très porté vers le web. Mais il est ouvert à ce que son recueil soit rendu disponible, en totalité ou en partie, sur Internet pour partager cette page majeure de l’histoire de La Tuque. Toute personne souhaitant l’assister dans ce travail peut le contacter.