Gouin : un barrage qui ne fait vraiment pas ses 100 ans
GOUIN Le barrage Gouin a beau être centenaire, il est toujours de son temps. C’est ce que croit Dave Archambault, chef des centrales, gestionnaire responsable des six centrales qu’on retrouve sur la Saint-Maurice, de La Tuque au barrage Gouin. «Ça touche l’imaginaire des gens. C’est une belle fierté pour nous d’avoir la responsabilité de cet aménagement-là», dit-il, en rapport avec l’impressionnant ouvrage de 502 mètres. «Le Gouin est en bonne santé. 100 ans, ce n’est pas rien pour un ouvrage comme celui-là. Quand on arrive dans un environnement comme le barrage Gouin, on va faire de l’entretien un peu plus en profondeur», précise le chef des centrales. Ces inspections approfondies permettent de déterminer les besoins en entretien. Voilà pourquoi un montant de 42 M$ a été injecté entre 2011 et 2014, principalement au niveau des appareils d’évacuation de l’eau. «Le barrage, lui-même, au niveau du béton, est en bon état. C’est surtout au niveau des pertuis de fond qu’on a apporté des investissements importants». Hydro-Québec, comme les autres entreprises qui en ont été responsables avant l’arrivée de la société d’État, en ont toujours pris un soin jaloux. En 1938-1939, une première réfection était apportée, suivie d’une autre entre 1955 et 1958. Une minicentrale a été mise en service en 1975 : elle alimente en électricité le barrage Gouin, un pourvoyeur et quelques chalets à proximité. «On continue nos investigations pour voir les prochains travaux qui devront être faits pour assurer la pérennité de l’installation», poursuit Dave Archambault. Des équipes variant entre 2 et 8 personnes se rendent chaque semaine inspecter et entretenir cet aménagement. Il s’agit des employés d’Hydro-Québec, électricien, mécaniciens, ingénieurs qui sont rattachés à la centrale la Trenche. M. Archambault se montre très rassuré sur l’état du barrage : «J’ai l’impression qu’on est parti pour un autre 100 ans». Agir en collaboration avec la météo «On ne contrôle pas tout le débit de la rivière Saint-Maurice. On contrôle environ 40% des apports d’eau (…) Le barrage Gouin permet d’intervenir notamment lors de la crue printanière», observe M. Archambault. Il a aussi pour fonction de retenir de l’eau pour en relâcher pendant l’hiver, un moment de grande consommation d’électricité pour les Québécois. La météo joue un rôle prépondérant dans les interventions d’Hydro-Québec sur la rivière Saint-Maurice. «On observe les prévisions chaque semaine sur les quantités de pluie qui vont tomber, pour déterminer l’influence qu’elles vont avoir sur les apports en eau, comment le niveau du réservoir va bouger (…) Quand arrive la crue des eaux au printemps, ça devient quotidien. On a des stations météorologiques un peu partout sur le territoire, qui nous permettent de suivre la fonte des neiges, combien il en reste au sol. On va aussi effectuer des relevés de neige nous-mêmes, mesurer la compaction de la neige, pour obtenir de bonnes prévisions d’apport», expose Dave Archambault. Mais également, Hydro se fie au savoir des employés qui sont sur place, dont de nombreux sont très expérimentés. «Ces gens-là ont l’oeil, ils savent déceler une situation qui peut évoluer, ça nous aide beaucoup», a-t-il terminé.