Histoires du temps des Fêtes
Sur sa chaîne YouTube L’Histoire nous le dira, le professeur Laurent Turcot du département des sciences humaines à la section histoire à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) publie des capsules historiques à saveur humoristique. Il aborde divers thèmes, dont certains en lien avec Noël et le jour de l’An. Ainsi, nous vous proposons un petit retour dans le temps afin de mieux comprendre d’où viennent certaines de nos traditions du temps des Fêtes.
Le père Noël
Au départ, il y a Saint-Nicolas, qui est un évêque ayant vécu à la fin du troisième siècle au sud de l’actuelle Turquie. On raconte qu’il faisait le tour des villes pour récompenser les enfants sages, devenant par le fait même l’ancêtre du père Noël, qui parcoure le monde pour récompenser les enfants méritants. Santa Claus est le nom de Saint-Nicolas en anglais. C’est en fait la transcription de la prononciation anglaise.
Arrive maintenant le monde contemporain. Dans les années 1870, on comprend l’intérêt que représente ce moment dans l’année et on investit massivement pour développer et encourager la consommation. C’est d’ailleurs au cours de cette décennie qu’un journal new-yorkais représente Santa Claus vêtu d’un costume orné de fourrure blanche et d’une large ceinture de cuir. Le personnage est ensuite repris par Coca -Cola, en 1931.
Les cadeaux à -Noël
Avant le 19e siècle, c’était beaucoup plus sobre. En fait, il n’y en avait tout simplement pas. Avec l’arrivée des magasins et de la commercialisation, on fait de la publicité pour que les parents offrent des cadeaux à Noël, et naît peu à peu la tradition des cadeaux. On commence par donner des noix et des oranges, oui, la fameuse orange dont les grands-parents parlaient. Puis, les cadeaux se diversifient de plus en plus et le magasinage des Fêtes devient une véritable culture populaire.
Le sapin de Noël, depuis quand et pourquoi ?
Le sapin conifère qui est toujours vert vient de l’Est. Il est lié aux mystères médiévaux, ces pièces de théâtre religieuses qu’on faisait devant les églises. On plantait ainsi sur les parvis des églises un arbre qui restait toujours vert, symbole de l’arbre du paradis et de la connaissance. On y mettait des boules rouges en rapport avec le fruit défendu, symbolisant l’arbre du malheur et du bonheur perdu. Cette tradition bien établie en Europe de l’Est va peu à peu immigrée aux États-Unis avec le courant migratoire du 19e siècle et revenir en Europe après.
Jusqu’en 1950, c’est en majorité en Allemagne et en Europe de l’Est que sont produites les décorations de Noël. Les personnages sont généralement fabriqués en coton et les cheveux d’ange en fibres métalliques. Quant à la boule de Noël, il s’agit à l’origine d’une pomme. C’est en 1858 qu’un artisan verrier a l’idée de créer la boule de Noël telle qu’on la connaît aujourd’hui, à la suite d’un hiver particulièrement rigoureux qui avait eu des conséquences dévastatrices sur les récoltes. Bref, il n’y avait plus de pommes, alors il a fallu en créer, mais avec du verre.
Les chansons de Noël
Dans la littérature de colportage de l’époque moderne (16e au 18e siècle), on retrouve des bibles de Noël avec des chants qui permettaient aux fidèles d’intervenir dans l’ordinaire de la messe. On en connaît les airs et bientôt, les paroles. D’autres chansons viennent carrément de la culture populaire. Il est né le divin enfant, par exemple, est un air de cor de chasse du 17e siècle. Plusieurs de ces chansons ont été connues parce que les enfants se promenaient de maison en maison pour les chanter. Petit papa Noël de Tino Rossi, chantée pour la première fois dans un film, a été vendue à 30 millions d’exemplaires.
Le jour de l’An
Quand, en 1930, la Bolduc entonnait sa fameuse chanson Dans le temps du jour de l’An, on avait depuis longtemps oublié que jusqu’en 1563, on marquait le changement d’année avec -Pâques, alors synonyme du retour des travaux des champs. C’est le roi de France, Charles IX, qui détermine qu’à partir de l’année 1564, le 1er janvier marquerait le changement d’année. Si Noël a de puissants référents religieux, le jour de l’An est plus familial et social. L’un des éléments déterminants, c’est sans aucun doute la bénédiction paternelle. Dans certaines régions, c’est l’aîné de la famille qui demande au père de bénir les enfants. Aujourd’hui, c’est à Noël que les enfants reçoivent des cadeaux alors qu’avant le 20e siècle, c’était plutôt au jour de l’An.
* Informations tirées des capsules de la chaîne YouTube L’Histoire nous le dira.