La persévérance scolaire, l’affaire de tous
ÉDUCATION. Les journées de la persévérance scolaire se dérouleront du 15 au 19 février à travers le Québec. Si ces journées visent normalement les jeunes du primaire et du secondaire, la Table régionale de l’éducation de la Mauricie (TREM) souhaite aussi mettre l’accent sur les étudiants collégiaux et universitaires cette année.
«On s’attarde beaucoup sur la persévérance scolaire chez les jeunes du primaire et du secondaire. Cette année, on sait que la motivation des étudiants du post-secondaire est encore plus difficile et que ça peut causer de l’anxiété à plusieurs. On souhaite donc s’attarder encore plus aux études supérieures et donner un coup de pouce plus grand à ces étudiants. C’est une période cruciale dans la vie d’un jeune et en ce moment, le côté social est moins là», explique Mélanie Chandonnet, directrice générale de la TREM.
Une étude sur la santé psychologique chez les jeunes de 12 à 25 ans menée par l’Université de Sherbrooke en Estrie et en Mauricie/Centre-du-Québec rapporte que 48% des jeunes rapportent des symptômes compatibles avec un trouble d’anxiété généralisée ou une dépression majeure. Le maintien des cours en présentiel, la participation à des activités sportives parascolaires et la création de liens significatifs avec des membres de la communauté scolaire font partie des stratégies qui aideraient le plus à maintenir ou à améliorer la santé psychologique, selon les personnes répondantes.
«On veut dire aux jeunes qu’ils doivent regarder vers l’avant, penser au futur. Il faut penser à des façons de les encourager pour ne pas les voir abandonner leur parcours scolaire», ajoute-t-elle.
La campagne de cette année invite les gens à prendre un moment pour souligner et reconnaître la résilience, la diversité des sources de motivation et la capacité d’adaptation dont les jeunes ont fait preuve durant cette année scolaire bien particulière.
«C’est important de dire merci aux jeunes, de leur rendre hommage. Cette année n’aura pas été facile pour beaucoup de jeunes, mais ils ont su être résilients et ont été capables de s’adapter. Il ne faut pas avoir peur de rester motivé et de trouver ce qui nous passionne. Il y a de la lumière au bout du tunnel. Il faut s’accrocher à ça et tout faire pour finir l’année scolaire en beauté», témoigne Laurent Duvernay-Tardif, porte-parole des Journées de la persévérance scolaire.
Plusieurs activités sont prévues dans le but d’encourager la persévérance scolaire durant la semaine. Un concours a été lancé auprès des classes du primaire et les enseignants pourront en profiter pour discuter de persévérance scolaire. Les élèves du secondaire sont, quant à eux, conviés à une conférence virtuelle avec Laurent Duvernay-Tardif et ses invités.
«Les jeunes étaient invités à lui adresser des questions par courriel, précise Mme Chandonnet. Comme c’est un événement national, beaucoup de classes vont se connecter. Il y aura aussi d’autres activités chez nos partenaires comme les maisons des jeunes, les maisons des familles et les CPE.»
À la maison, Mélanie Chandonnet encourage les parents à discuter avec leurs enfants des projets d’avenir qu’ils ont, la carrière qu’ils ont en tête.
«Comme parent, c’est aussi d’avoir un discours positif envers l’école. Je comprends les parents qui sont tannés du télétravail ou qui ne sont pas toujours d’accord avec les décisions du gouvernement, mais c’est important de continuer d’avoir un discours positif avec l’enfant, d’essayer de l’accompagner, de poser des questions sur son cheminement à l’école. Ça peut aussi être l’occasion de le référer vers des ressources, notamment si on constate des signes d’anxiété, par exemple. La bienveillance est encore plus de mise qu’avant», précise-t-elle.
La Table régionale de l’éducation en Mauricie propose également différents outils d’encouragement et de sensibilisation pour tous sur son site Web (www.trem.ca) : bandeau de signature, décor Facebook, cartes postales, cartes de motivation «parent engagé», certificats de la persévérance, étiquettes d’encouragement, etc.
Mme Chandonnet encourage aussi les employeurs à encourager les étudiants qui travaillent dans leur entreprise de persévérer dans leurs études.
«La persévérance scolaire est importante toute l’année, mais les Journées de la persévérance scolaire sont l’occasion de prendre ce moment, tous ensemble, pour essayer de les motiver et de les encourager dans la poursuite de leurs études», conclut-elle.
La motivation scolaire au rendez-vous, d’après les parents
Près d’un an après le début de la pandémie, 70 % des parents québécois sondés estiment que leurs enfants se sentent motivés face à leur cheminement scolaire, révèle un sondage Léger mené pour le Réseau québécois pour la réussite éducative (RQRÉ).
Ce coup de sonde montre toutefois que la motivation est plus basse chez les jeunes du secondaire (63 %), les jeunes de 17 et 18 ans (62 %) et ceux issus de familles dont le revenu est plus faible.
Questionnés sur les raisons qui gardent leurs jeunes motivés envers leurs études, les parents sondés identifient la relation avec leurs amis (28 %) comme la principale source de motivation, suivi du soutien et de l’encouragement de leur famille (22 %) ainsi que de l’atteinte d’un but spécifique (19 %), comme le bulletin scolaire ou un examen d’admission par exemple.
Les facteurs de motivation varient cependant d’un groupe d’âge à l’autre. Selon leurs parents, la moitié des jeunes de 17-18 ans sont plus susceptibles de se motiver par l’atteinte d’un but, comparativement à 23 % chez les étudiants âgés de 12 à 16 ans. Pour le tiers (33 %) des élèves du primaire, la principale source de motivation réside dans leurs relations avec leurs amis.
Malgré les aléas de la pandémie, la persévérance scolaire demeure au cœur des priorités des parents. Une grande majorité (69 %) de parents entrevoient la fin de l’année scolaire avec espoir et 89 % des répondants sondés estiment avoir pris un moment pour souligner les efforts de leur enfant durant la pandémie.