Le chanteur Éric Masson revendique une aide d’urgence temporaire
COVID-19. Privé du métier de chansonnier qu’il aime tant en raison de la pandémie, Éric Masson souhaite une meilleure redistribution des sommes de 400 millions $ du plan de relance annoncé par la ministre Nathalie Roy. Tout en reconnaissant l’importance de la création, il souhaite que les interprètes, comme lui, puissent aussi pouvoir garder la tête hors de l’eau d’ici le retour des spectacles.
«La culture québécoise, la scène vivante du Québec, ne comprend pas seulement des créateurs, mais aussi des soldats techniciens, des soldats éclairagistes et des musiciens pigistes qui n’auront peut-être pas la chance d’aller chercher cette aide. Nous ne demandons pas de subvention pour créer présentement, mais bien une aide d’urgence temporaire, car c’est suite aux demandes du gouvernement que notre gagne-pain est mis en veilleuse», souligne-t-il.
Ce dernier propose aux instances gouvernementales de se baser sur les revenus «habituels» des artistes via leur rapport d’impôt pour être éligible à de l’aide plutôt que sur des projets à proposer.
Se questionnant sur son avenir en tant que musicien, Éric Masson a laissé parler son cœur récemment dans un message publié sur sa page Facebook.
«Il y a maintenant 17 ans que j’ai pris la décision de me lancer dans ce merveilleux monde de la musique … essayer de me faire une place, ma place. Au départ, je l’avoue, j’ai pioché. J’ai même souvent demandé de l’argent à l’avance à certains propriétaires de bars pour pouvoir faire mon épicerie et même payer mon loyer. J’ai fait des milliers de km dans la même fin de semaine dans le seul but me faire connaître», écrit-il sur le réseau social.
«Les années ont passé et j’ai réussi grâce à ma passion, mais surtout grâce à une chose: la fidélité de ma deuxième famille : mes musiciens. Je me suis entouré d’artistes de la scène. Des artistes de la scène assez fous et passionnés pour me suivre même dans des situations et des conditions qui parfois frôlaient le seuil de l’irréel. Nous l’avons fait. Nous avons réussi ensemble. Cette place, nous ne l’avons pas volée. Je pouvais même sourire quand les gens me demandaient quel était mon «vrai métier» à part jouer de la musique. C’était ça mon vrai métier.»
Il ajoute : «Je comprends que la musique n’est peut-être pas aussi essentielle que ces métiers dans le cadre d’une pandémie, mais j’ai confiance que vous pourrez réajuster le tir dans l’aide apportée à votre culture. Le problème n’est pas le montant, mais la façon de le distribuer. Car ce soir le cœur me serre. Je pense à toutes ces guitares, ces violons, ces trompettes et ces plumes qui seront rangées dans leurs étuis et je me dis que nous ne sommes pas en train de nous réinventer. On est en train de se recycler et une partie de notre culture, la vraie culture va finir dans le fond d’un placard».