Le déploiement des bornes de recharge se poursuit au Québec
TRANSPORT. Devenir électromobiliste n’est pas qu’une affaire de cœur, mais aussi de raison. Cependant, rallier protection de l’environnement et pouvoir d’attraction envers un véhicule neuf n’est pas toujours facile à négocier.
Avec un réseau étendu de plusieurs milliers de bornes de recharges de tous types à travers la province, des subventions à l’achat d’un véhicule électrique (VÉ) qui peuvent atteindre les 13 000$ et des voitures propres de plus en plus séduisantes, les prétextes justifiant l’achat d’un véhicule thermique se font plus rares.
Un réseau électrique bien pourvu
Le réseau public circuitelecterique.ca du Québec met à disposition des 70 000 électromobilistes de la province, près de 2500 bornes de recharge dont 311 de recharge rapide à 400 volts. À celles-là s’ajoutent les bornes des réseaux privés de AddÉnergie, du réseau FLO et les 17 000 bornes nord-américaines Superchargeur de Tesla. Et ce n’est pas fini. Hydro-Québec envisage déployer d’ici 2029 1600 bornes de recharge rapides additionnelles sur le réseau de circuitelectrique.ca. Le déploiement de bornes standard va aussi se poursuivre de manière plus aléatoire avec la collaboration des commerces et municipalités.
Le gouvernement canadien vient d’ailleurs d’octroyer à Hydro-Québec près de 10 M$, afin de financer l’installation de près de 200 bornes de recharge rapides d’ici 2021. Un projet que finance à hauteur de 50% Ressources naturelles Canada, explique Louis-Olivier Batty, chargé d’équipe, relations avec les médias chez Hydro-Québec.
Le nombre de bornes de recharge a doublé au Québec entre la fin 2018 et 2019, précise Louis-Olivier Batty. Il faut qu’il y ait un réseau d’appoint, même si la maison continue d’être la première station-service des VÉ. «On n’a pas le choix d’être présents dans toutes les régions du Québec. Sur les principales routes du Québec on a des bornes qui sont très utilisées. On pense qu’on offre un bon service, qu’on va pouvoir répondre à la demande future», indique M. Batty.
En Maurice, Hydro-Québec dénombre une centaine de bornes sur le réseau circuitelectrique, dont une vingtaine de bornes rapides. Et une soixantaine, dont 19 de type rapide pour le Centre-du-Québec.
@ST:Il faut en faire plus
@R:Pour Sylvain Juteau, président de roulezelectrique.com, «on n’en fait pas assez». On n’est pas aussi proactifs qu’en Californie, en Suède. En Norvège, 6 véhicules vendus sur 10 sont électriques, nous dit M. Juteau.
«Au Québec, on est encore à 5-6%. Ça démontre qu’on peut faire plus. La loi zéro-émission au Québec n’est pas assez sévère. Il devrait y avoir aussi un MALUS (taxe antipollution). Un Toyota Camry en Norvège coûte 80 000$ », explique Sylvain Juteau qui s’est converti au VÉ en 2013. «Je ne reviendrai jamais en arrière».
Qu’est-ce qui freine encore les consommateurs, alors qu’on peut profiter au Québec de subventions à l’achat et à la location de près de 13 000$? Sylvain Juteau estime que l’incitatif est adéquat, mais qu’on ne pénalise pas assez les véhicules plus polluants.
«Malheureusement, il faut la carotte et le bâton, ça prend les deux. C’est sûr que si tu vis à La Tuque, c’est différent.»
Roulezelectrique.com espère justement démocratiser la voiture électrique et démystifier son usage et sa technologie. La compagnie fait aussi figure de station de recharge pour véhicules électriques dans le centre-ville de Trois-Rivières.
Une borne rapide permet de recharger en près de 20 minutes, près de 80% de la charge utile d’une batterie. Pour les bornes de 240 volts, le tarif est soit de 2,50$ par recharge, peu importe la durée de la recharge. Sinon, de 1$ de l’heure, facturé à la minute tant que le véhicule est branché à la borne. Et pour les bornes de recharge rapides, le tarif est de 11,78$ l’heure (taxes incluses), facturé à la minute et tant que le véhicule est branché à la borne.
La crise, un exemple à retenir
La crise nous a certainement appris ce qui arrive quand on sort de nos routes les véhicules et camions à essence et diesel. Les émissions de gaz à effet de serre ont drastiquement diminué et en peu de temps. Ajoutons les avions, dont ils ne restent que 7500 unités dans le ciel de la planète et on fait des bonds de géant.