Les Atikamekw arrivent à la rescousse d’Arbec
EMPLOI. Les entreprises forestières ont besoin de main d’œuvre, c’est connu. Elles courtisent les éventuels travailleurs autochtones, une relève qui a soif d’apprendre et qui veut travailler. Une dizaine de résidents de Wemotaci suit actuellement une formation dans le but d’obtenir un DEP en opération d’équipement de production, avec le Centre de services scolaire du Pays-des-Bleuets. La formation de 870 heures devrait se terminer à la fin du mois de mars. Pourquoi ? On a besoin de cette main-d’œuvre à l’usine Arbec de Parent.
Autre texte : Wemotaci : miser sur l’éducation aux adultes
«C’est en alternance travail-études. Rémabec leur a fait une place pour la théorie et ils vont ensuite travailler pour mettre en pratique ce qu’ils ont appris. Ça bouge. On essaie de répondre aux autres besoins», rapporte Hélène Niquay, coordonnatrice en formation socioprofessionnelle au CAW.
Le vice-président exécutif de Rémabec, Éric Bouchard, a tenu à saluer la très bonne collaboration démontrée par les gens de Wemotaci dans cette initiative, la deuxième mise de l’avant conjointement avec la communauté. «C’est plaisant de faire des projets comme ceux-là, quand on est appuyé et que les gens y croient. Ce sont de bonnes personnes, qui ont une très bonne attitude», qualifie-t-il.
Rémabec a pris les devants pour trouver de la main-d’œuvre compétente. Elle ne l’a pas fait seule : Wemotaci s’est impliquée, tout comme le ministère de l’Education, Emploi-Québec et Formabois.
Ainsi, une partie théorique d’environ 80 heures a été donnée directement à Wemotaci, alors que la portion plus pratique s’est faite en usine, à Parent.
«Les gens se sont très bien intégrés, tant au niveau de la direction qu’avec leurs collègues», fait fièrement remarquer Éric Bouchard.
Cette relève sera apte à travailler sur tous les postes de travail : «Ils vont pouvoir gravir les échelons s’ils veulent le faire».
Le groupe Rémabec a investi 215 000$ pour assurer cette formation. «On s’implique dans toutes les formations. On le fait dans toutes nos usines, généralement. De ce temps-là, on met beaucoup d’argent dans la formation pour s’assurer que les gens soient bien formés aux postes de travail et qu’ils soient bien intégrés», soutient le vice-président exécutif.
Cette dizaine de nouveaux employés de l’usine Arbec de Parent place un baume rafraîchissant sur la pénurie de main-d’œuvre qui se vit là-bas, mais ça ne réglera pas tout, convient Éric Bouchard. Par exemple, lorsqu’un travailleur doit s’isoler en raison de la COVID-19, on doit le remplacer. Puis, d’autres postes sont toujours à combler à Parent. Mais le modèle Parent-Wemotaci peut très bien être exporté vers d’autres usines de Rémabec, estime-t-il.
De futurs projets impliquant les Atikamekw toucheront aussi Industries John-Lewis et les Boiseries Savco de La Tuque, deux entités qui appartiennent à Rémabec.
«On essaie de trouver la meilleure recette pour que ces gens-là aiment leur travail et leur environnement», fait-il valoir.