Les «Incroyables Comestibles » atteignent La Tuque
ALIMENTATION. Le projet des « Incroyables Comestibles » a officiellement été lancé en sol latuquois.
Le principe de cette initiative est fort simple : soit de planter, d’arroser et de partager sa récolte avec le voisinage, la famille, même des passants. Non mercantile, sans but lucratif, le projet vise une démarche de gratuité avant tout.
À La Tuque, 12 organismes de sécurité alimentaire se sont concertés pour la mise en place de ce projet. Il faut savoir que l’objectif de cette concertation et d’assurer une offre alimentaire aux gens dans le besoin et de créer l’habitude de cultiver.
16 barils d’Incroyables comestibles ont été disposés à différents endroits. On y trouve des tournesols, piments, tomates, bettes à carde, oignons, camomille, laitue. Les organismes chez qui se trouvent les barils en deviennent les tuteurs. Ils ont la responsabilité d’arroser les plants, de désherber et s’assurer de la cueillette régulière. Ils doivent aussi laisser des légumes disponibles pour les passants. Les barils des «Incroyables Comestibles» sont facilement reconnaissables par le logo peint sur le baril, ou sur l’affiche piquée dans la terre.
Au-delà de la disponibilité des légumes trouvés dans les barils, il y a la sensibilisation à l’importance de jardiner, pour assurer davantage l’accessibilité à l’alimentation.
«Il y a 100 familles par mois qui participent à Moisson du Nord. Ça donne environ 160 personnes. Ce sont seulement les statistiques de Moisson du Nord, il y a aussi l’oeuvre de la soupe et la popote roulante, souligne Charlene Bolger, coordonnatrice du comité local en sécurité alimentaire.
« Le projet est apparu en 2008 en Angleterre. Il y a aujourd’hui entre 400 et 500 municipalités dans le monde qui ont des projets comme celui-là», rapporte le maire de Lac-Édouard, Larry Bernier. Cet agronome retraité se réjouit de voir qu’on vise l’autosuffisance alimentaire. « Il y a toute la question de la santé alimentaire, mais au-delà de tout ça, il y a l’implication citoyenne, la coopération entre les gens. On est en train d’enrichir notre tissu social», a remarqué M. Bernier.
Le Sanatorium
Véritable promoteur de la consommation de fruits et légumes frais depuis de nombreuses années, le Sanatorium historique de Lac-Édouard compte parmi les partenaires importants de ce projet. L’entreprise a offert gracieusement les semis de légumes et de fines herbes pour garnir les barils qui pousseront tout au long de l’été.
Pour Simon Parent, du Sanatorium historique, l’agriculture est un relais qui se rend jusqu’à la table des gens, précisément avec un projet comme celui-ci. «Notre rôle a été de produire les transplants, fournir le substrat de compost pour permettre la culture ainsi que de donner des conseils par rapport aux variétés et aux espèces qui poussent bien. Inévitablement, notre objectif est d’amener les gens à manger des produits frais. L’idée est de faire la promotion des fruits et légumes», soutient M. Parent.
Son entreprise ne demande pas mieux que continuer l’an prochain.
Sans parler d’un retour à la terre, M. Parent constate un intérêt beaucoup plus marqué pour l’agriculture.
«Si vous voulez vous joindre au mouvement, il s’agit tout simplement de mettre un potager accessible au public avec une indication que c’est de la nourriture à partager; le logo est facilement disponible sur Internet» a poursuivi Mme Bolger.