Les pompiers cesseront d’intervenir en cas de découverture du service ambulancier
URGENCE. Le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, a prévenu que, sous peu, les pompiers municipaux n’interviendront plus en cas de découvertures ambulancière à La Tuque et ne s’en tiendront qu’à ce qui a été prévu dans le schéma de couverture de risques, soit le feu, la désincarcération, les sauvetages en hauteur et nautiques.
L’avertissement a été dirigé vers le gouvernement du Québec, de qui il attend toujours une réponse à la demande des paramédics latuquois qui demandent un horaire à l’heure.
Il digère mal l’explication de la députée Marie-Louise Tardif, au lendemain de la parade des paramédics du 4 juin, qui expliquait qu’on doive d’abord changer la grille d’analyse afin de permettre des horaires à l’heure pour des régions comme La Tuque : «On va demander à nos pompiers de ne plus le faire. On s’est fait faire un avis juridique que je vais envoyer dans une correspondance au ministre […] Je vais être obligé de l’aviser, compte tenu de la mauvaise foi du gouvernement, de mettre fin au service des premiers répondants partout sur le territoire et qu’il procède à la réorganisation des services ambulanciers sur le territoire de l’agglomération de La Tuque dans les plus brefs délais. Il n’y a plus d’entente. Je n’en ai pas, toute façon, d’entente de premiers répondants, depuis 2015».
Mme Tardif avait mentionné que bon nombre de dossiers gouvernementaux avaient été mis sur pause en raison de la pandémie de la COVID-19 au cours des derniers mois et que d’autres régions vivent la même réalité que le Haut-Saint-Maurice. Elle s’était engagée à faire aboutir ce dossier, d’ici la fin de son mandat .
La Tuque envoie donc la balle de ces transports d’urgence au gouvernement du Québec.
«On nous compare à la Gaspésie»
«On nous compare à la Gaspésie. On a le plus grand territoire au Québec. Il y a des hôpitaux en Gaspésie. Nous, les services sont concentrés à Trois-Rivières. Ce n’est pas la même dynamique».
Bien que des véhicules puissent être disponibles, parfois, le personnel n’y est pas, ce qui amène des découvertures, n’a pas manqué de signaler le maire Tremblay, rappelant qu’un horaire à l’heure viendra sauver du temps de réponse aux ambulanciers.
«Ce qui est venu me chercher, dans les dernières semaines, c’est un événement qui s’est (aussi) produit il y a 15 ans. On a dû transporter une personne, dans le camion outil, moi j’appelle ça une boîte de «pick-up». On l’installe sur une planche de bois, et on lui met un collet cervical et on transporte cette personne-là. Il n’y a pas de retenue. On demande à nos pompiers de faire ce travail-là. On est en 2020. C’est inadmissible. Je ne peux pas comprendre ça. Ce dossier-là, il y a au moins 10 ou 12 ans qu’on le travaille», fulmine le maire de La Tuque.
M. Tremblay s’explique mal comment on utilise les statistiques pour continuer de priver de la région de La Tuque d’un horaire à l’heure pour ses paramédics. «On ne tient pas compte du milieu. C’est ça qui est important. J’apprends qu’on a quatre ambulances. Si on prend les statistiques pour quatre véhicules, on défait toujours la tarte. Ils n’ont qu’à le réduire à deux ou à trois».
Dans ces ambulances, souligne-t-il, il y a un «mulet», un petit véhicule réservé pour traverser le pont qui enjambe la rivière Saint-Maurice, pour desservir la rue Bourassa ou quand des véhicules sont au garage.
«La députée Tardif et le ministre Boulet ne comprennent pas ces mesures dans l’agglomération de La Tuque», poursuit-il. D’autant plus, n’a-t-il pas manqué de signaler, que le CIUSSS-MCQ a déjà donné son appui.
La Tuque ne peut plus faire transporter des patients par des pompiers qui n’ont pas les accréditations pour accomplir du travail de paramédics. L’ultimatum prendra effet dans 90 jours à Parent, 30 jours à Lac-Édouard et dans les prochains jours à La Tuque.