Line Pilote : guidée par le désir d’aider les autres
BÉNÉVOLAT. Comme quelques autres, Line Pilote représente un peu l’empreinte du milieu communautaire à La Tuque, depuis de nombreuses années.
Premièrement grâce à son travail. Deuxièmement, en raison de ses nombreuses implications. Puis, il faut savoir que son emploi et les causes sociales auxquelles elle a adhéré ont toujours été intimement liés.
Cette bachelière en anthropologie sociale et culturelle a assorti sa formation universitaire à un programme court, au niveau de la maîtrise en gestion de projets. Autant d’éléments qui auront tracé son chemin pour les années qui suivront.
Native de La Tuque, elle y revient, sitôt les études terminées, à Trois-Rivières et Québec. Elle ne le savait pas à l’époque, mais son parcours est rempli et surtout, peu ordinaire.
Dès son arrivée à La Tuque, Mme Pilote est à l’emploi de la Maison des jeunes afin de mettre sur pied le bâtiment. «J’ai été embauchée pour en faire la programmation, mais la maison était pas encore construite. Je me suis transformée en maître de chantier, qui guidait les travaux», se souvient-elle.
Elle a ensuite offert ses services au centre de femmes, puis chez Action défi jeunesse, dans ce qui s’appelait à l’époque les mesures de rechange, devenu pour aujourd’hui Équijustice. De son propre aveu, elle «s’y est accroché les pieds», au point d’y être restée pendant 32 ans. Elle est retraitée depuis l’été dernier.
Le désir d’aider les autres
Le désir d’aider les autres a toujours animé Line Pilote. Elle ne s’en vante pas nécessairement, mais elle confie que ces emplois, puis ses implications ont toujours été dans ce sens. «C’était mon choix de vie, je pense».
Son parcours en termes de bénévolat est très prolifique. Elle a offert du temps au Centre d’amitié autochtone de La Tuque, au Centre de prévention suicide de La Tuque, au conseil municipal des jeunes et elle a représenté le milieu communautaire au conseil d’administration du centre de santé. Dans une tout autre branche, Mme Pilote a siégé au conseil d’administration des volets touristique et économique de l’ancien Conseil de développement de la Haute-Mauricie (CDHM). Elle a d’ailleurs été la première femme issue du milieu communautaire à présider un organisme de développement économique à La Tuque.
«J’ai toujours dit qu’on ne peut pas faire du développement économique si on ne fait pas de développement social. Un ne va pas sans l’autre. Si on veut avoir des employés, il faut qu’ils soient éduqués, formés. C’est ça, du développement social. On sort les gens de la pauvreté en les mettant sur le marché du travail, mais si on ne les scolarise pas, on ne peut pas les envoyer sur le marché du travail», définit-elle. Lors de la création des Centres locaux de développement, elle a fait entendre sa voix afin de s’assurer que le milieu communautaire y soit représenté.
Line Pilote a aussi mis la main à la pâte avec plusieurs bénévoles à l’époque où le marché public était situé derrière l’ancien hôtel de ville de La Tuque.
L’appel de la politique
Pendant six ans, elle a représenté La Croche – Couronne rurale au conseil municipal de La Tuque.
Mme Pilote a particulièrement travaillé sur la municipalisation du chemin du domaine Morency, l’accès à l’eau potable de qualité à La Croche avec l’arrivée d’une usine de filtration.
Puis, en 2013, elle tente sa chance en faisant la lutte à l’ex-maire Normand Beaudoin à la mairie de La Tuque. Elle a été la première femme à poser sa candidature à ce poste. Elle n’a pas gagné, mais avec 45% des suffrages obtenus, la défaite est loin d’être amère. Résiliente, Line Pilote a fermé la porte à la politique municipale, mais la laisse toute grande ouverte à d’autres causes.
«Notre équipe de bénévoles était composée de personnes blessées dans le domaine. Mais ce fut une belle expérience», évoque-t-elle. On n’en doute pas, un de ses souhaits était d’apporter la voix du milieu communautaire au conseil municipal. Si elle émet un souhait, c’est de voir davantage de femmes élues.
Elle estime que le centre gauche devrait être davantage représenté au conseil municipal, pour une vision plus globale du développement et pour assurer une parité au niveau des catégories de projets mis en place.
«Le développement économique, oui, mais des fois, il faut miser sur des petites et moyennes entreprises pour que ce soit viable et que ça perdure dans le temps. De gros projets peuvent durer 10 ans, et après ça, c’est fini», analyse-t-elle. La question de la protection des lacs au comité d’environnement de la ville l’a également préoccupée, tout comme l’ajout de ressources en environnement à l’hôtel de ville.
Cette actuelle présidente du Camping latuquois a œuvré, pendant cinq ans, à titre d’adjointe à la trésorerie, toujours à titre bénévole.
«Je veux penser à moi, mais je m’implique encore», soutient la bénévole. Aussi, personne ne se sera étonné de la voir accepter un poste d’agente de communication et de développement au Club Latuquois.
Elle carbure visiblement à donner aux autres. D’autant plus qu’on en retire beaucoup. «C’est une belle valorisation. C’est positif, tu crées des liens d’amitié, pour permettre à des gens de profiter de ses qualités, que ce soit au niveau social ou manuel […] C’est ça, le bénévolat, c’est le don de soi».
Mme Pilote se réjouit de voir qu’il y a de la relève. Elle cite, par exemple, le club Léo, cette branche jeunesse du club Lions, qui est porteuse d’espoir avec son nombre grandissant d’adeptes.