Mouvement de protestation des Premières nations : Wemotaci se mobilise
Les élus du Conseil des Atikamekw de Wemotaci ont annoncé leur appui au mouvement de protestation tenu par plusieurs Premières nations à travers le Canada, particulièrement à celle de Wet’suwet’en.
«Le conseil de Wemotaci dénonce que des projets soient développés sur des territoires non cédés et autorisés par le gouvernement canadien sans que ce dernier ne respecte son obligation de consulter, ni les principe du consentement libre, préalable et éclairé contenus dans la déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones», peut-on lire dans le communiqué de presse.
Ils ont confirmé dans le communiqué que des membres de la communauté se mobilisent, de façon personnelle avec un blocus du chemin de fer, mais espère que le tout se déroule pacifiquement. «Bien que le conseil ne s’y oppose pas, il en profite tout de même pour lancer un appel au calme et souhaite que toute manifestation se déroule de façon pacifique. Les élus de Wemotaci condamnent, par ailleurs, vivement les actions de la Gendarmerie royale du Canada, dont les opérations empreintes de violence contre les manifestants exerçant leur désaccord de façon pacifique sont tout simplement inacceptable. Les élus espèrent que les manifestations puissent se poursuivre sans heurts et dénoncent tout acte de violence perpétrés contre des manifestants des Premières nations», disait Patrick Boivin, conseiller responsable des communications au Conseil des Atikamekw de Wemotaci.
Il a rappelé que des enjeux territoriaux similaires sont en cours au Québec, et de alors que les négociations territoriales entre la Nation Atikamekw et le gouvernement, attendent toujours un règlement depuis plus de 40 ans. «Pendant ce temps, le développement et l’exploitation des ressources se poursuivent constamment sur le territoire ancestral non cédé du peuple Atikamekw (le Nitaskinan) et ce, sans son consentement», poursuit le conseil.
«Nous suivons de près la situation actuelle et nous prendrons acte des décisions prises par le gouvernement fédéral. Selon ces décisions, des moyens de pression variant en étant cité pourrait être envisagée afin de faire valoir nos droits sur notre propre territoire, qui n’a pas non plus fait l’objet de traiter et reste non cédé», a déclaré pour sa part le chef de Wemotaci, François Néashit.
Le conseil dit observer des avancées intéressantes du gouvernement fédéral se quelques fronts dans les dernières années. «Cependant, les principaux enjeux au cœur des droits ancestraux et du partage plus équitable des ressources du territoire ne sont pas réglés, ni même véritablement abordés», ont dénoncé les élus.
Ils ont rappelé qu’en 2012, un blocus avait paralysé l’industrie forestière de la région pendant plus de deux semaines, pour amener le gouvernement à entamer des négociations sur la question territoriale.
Constant Awashish
Le Grand Chef du Conseil de la nation atikamekw, Constant Awashish, a appris aujourd’hui que le blocus allait avoir lieu. Il ne sait pas si d’autres moyens de pression seront remis de l’avant au cours des prochains jours.
«Les autochtones se sentent interpellés, les Atikamekw ne sont pas indifférents et sont solitaires à la nation de Wet’suwet’en», a dit M. Awashish à L’Écho de La Tuque.
Toute cette situation fait ressortir les véritables enjeux relatifs à l’exploitation des ressources du territoire, des enjeux présents aussi dans la région : «C’est un rappel, les choses ne sont pas réglées». Le gouvernement, soutient-il, doit passer des belles paroles aux actes. «Il faut un vrai dialogue sérieux», martèle-t-il. On sait que des projets locaux de développement économiques touchent le territoire des Atikamekw.
Il a aussi plaidé que les populations des Premières nations doivent être mieux consultées pour l’avancement des projets.
Au cours de l’après-midi, alors que les blocus avaient été annoncés sur les réseaux sociaux, un train de double hauteur est passé par La Tuque, ce qu’on n’avait encore jamais vu dans la région.