Neste Corporation, un partenaire-clé pour La Tuque
Par Camille Bouchard BIOÉNERGIE. «Avec cette entente entre la Finlande et La Tuque, nous avons la preuve qu’il est possible de développer de grands projets innovateurs dans le développement durable au Québec, même quand on est une petite ville de région», assure avec fierté le maire de La Tuque, Normand Beaudoin.
C’est avec un grand enthousiasme que l’organisme à but non lucratif Bioénergie La Tuque (BELT) a dévoilé son partenariat officiel en recherche et développement dans le secteur des carburants renouvelables avec le leader mondial finlandais Neste Corporation mardi matin à Montréal.
Après certains échanges économiques entre la Finlande et la petite municipalité depuis 2014, cette annonce officielle représente une grande satisfaction chez les parties prenantes du projet. Pour La Tuque, cette étape est cruciale dans le développement de l’implantation de la première bioraffinerie forestière, soit la production de carburants renouvelables à partir de résidus forestiers. Ce projet-pilote doit d’ailleurs voir le jour en 2020 dans la municipalité.
L’entreprise Neste, unanimement décrite par les acteurs impliqués comme un «partenaire stratégique-clé», aura des répercussions économiques et environnementales positives sur La Tuque à l’échelle internationale, et ce, grâce à sa forte crédibilité dans le domaine. Le président du conseil d’administration de BELT, Patrice Bergeron, ne cache pas les coûts très élevés associés à cette étude, mais se dit confiant quant aux retombées de cet investissement d’un milliard de dollars.
Le vice-président principal du secteur des technologies chez Neste Corporation, Lars Peter Lidnfors, partage également un grand enthousiasme quant à ce partenariat. Il recommande toutefois certaines adaptations de la législation du Canada et du Québec afin d’assurer la réussite et l’innovation des carburants renouvelables avancés.
Une équipe de recherche unie
Patrice Bergeron reconnaît l’importance des autres partenaires de Bioénergie La Tuque dans ce partenariat. «C’est avec l’aide d’acteurs majeurs, telle que l’entreprise FPInnovations très bien implantée en Scandinavie ainsi que les centres de recherche et les universités, que l’entente avec Neste a pu se concrétiser au fil du temps. Je peux affirmer sans crainte qu’il n’y a pas d’autres projets au Canada qui peut se vanter d’avoir autant d’expertise pour développer un tel projet.»
Celui qui travaille sur cette idée depuis ses tout débuts compte de nombreux bienfaits quant à l’implantation de cette usine sur l’environnement. La stratégie relève du remplacement du diesel fossile pour du carburant renouvelable. «L’usine pourrait produire suffisamment de diesel renouvelable pour déplacer environ 4,3% du diesel fossile consommé pour les transports au Québec afin d’alimenter tout véhicule routier de façon moins polluante. Cela représente la diminution de près de 150 000 véhicules routiers», ajoute ce dernier.
C’est d’ailleurs sur trois principaux objectifs de la politique énergétique de 2030 adoptée par le gouvernement du Québec que se tourne ce partenariat. «Ce projet répond à notre mission de diminuer 40% des produits pétroliers, d’augmenter de 25% la production totale d’énergies renouvelables et d’augmenter de 50% la production de bioénergie», termine le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette.