Paramédics : Pierre-David Tremblay se dit déçu de la députée Tardif
SANTÉ. Alors qu’il salue la participation du ministre régional, Jean Boulet au dénouement de la semaine dernière entourant le dossier des paramédics à La Tuque, le maire, Pierre-David Tremblay, ne veut pas en attribuer pas le mérite à la députée de Laviolette-Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif.
La semaine dernière, alors qu’elle réagissait à cette annonce, Mme Tardif disait à l’Écho que «c’est ensemble qu’on a gagné cette bataille».
«Elle vous a donné un message disant qu’on avait travaillé ensemble. Ce n’est pas vrai. On n’a pas travaillé ensemble. Tout le monde a travaillé en silo. On aurait bien aimé qu’elle comprenne notre dynamique du territoire», décroche le maire Tremblay.
Devant le fait que d’autres régions, comme la Gaspésie, vivent le même genre de situation au niveau de son service ambulancier, le maire ajoute que cette région n’a pas la même particularité géographique que la Haute-Mauricie.
«Le système est fondé sur des statistiques, mais encore fallait-il en sortir. Et la façon d’en sortir, c’était le territoire, la population, les délais d’intervention et les découvertures. Elle n’avait peut-être pas tout à fait la compréhension des choses, parce que ça a manqué de communication. Tout dernièrement, elle m’a dit qu’elle n’était pas interpellée dans le dossier. C’est malheureux, car on l’a interpellée, on l’a rencontrée à plusieurs reprises avec le directeur général, des élus, les maires», lance-t-il également.
Le ministre Boulet, ajoute le maire, aura saisi les particularités de l’agglomération de La Tuque.
«On a niaisé un an et demi avec ça. Les gens oublient, mais il y a eu un «sit-in» à son bureau l’automne passé (des paramédics) parce qu’il y avait eu des promesses dans ce dossier. Moi je suis fâché un peu de cette partie-là. Le ministre a réglé ça en l’espace de sept mois. Il fallait qu’il y ait une volonté, que le système soit compris».
Une lettre a d’ailleurs été expédiée au ministre le 6 juillet dernier, dans laquelle le maire explique que les pompiers de La Tuque cesseront d’effectuer du travail davantage lié aux paramédics.
«C’est dur de ne pas se sentir interpellé quand trois maires avec des élus et l’équipe municipale se rendent à Trois-Rivières et disent : on n’avance plus et c’est grave. Il fallait qu’il trouve la façon de nous amener un projet pilote, les particularités, les temps de réponse, les durées d’intervention. Lorsque ça a été présenté à M. Christian Dubé (le nouveau ministre de la Santé), la décision a été prise tout de suite».
Aux dires du maire, les communications semblent difficiles avec le bureau de la députée. M. Tremblay s’explique mal comment la députée a pu demander aux internautes sur sa page Facebook si la panne de 19 heures qu’a récemment connue le secteur Parent était trop longue, lorsqu’elle a fourni des explications.
«Ç’a eu l’effet d’une bombe pour les gens de Parent et du conseiller municipal», tonne le maire. «Ça m’a très décu», pense le conseiller de Parent, Éric Chagnon. Il confie avoir peu de contacts avec la députée de Laviolette-Saint-Maurice.
L’Écho a rejoint le maire de La Bostonnais, Michel Sylvain. Il est derrière Pierre-David Tremblay. Sans commenter tout le dossier, M. Sylvain estime que c’est la lettre du 6 juillet au ministre Boulet qui a fait tourner le vent en faveur des horaires à l’heure des paramédics : «S’il n’y avait pas eu de lettre, rien ne serait réglé».
Par contre, le conseiller municipal Luc Martel s’est un peu distancié des propos du maire, lui qui croit que c’est tout le monde qui a travaillé dans ce dossier : «Je ne pense pas que notre députée ait travaillé contre nous dans ce dossier-là». S’il est en accord avec le fond de la déclaration du maire, M. Martel, en a toutefois contre la manière avec laquelle ça a été dit, insistant sur le fait qu’on ne doit jamais «se valoriser sur le dos de quelqu’un».
«Le maire fait fausse route»
Dans un courriel qu’a retranscrit la radio O97,1, Mme Tardif a dit préférer s’abstenir de commenter verbalement les propos du maire Tremblay. Elle a toutefois écrit : «Le maire fait fausse route». Elle dit que le 23 juin, en réunion à La Tuque avec les trois maires aux Saint-Maurice, elle leur a fait savoir à plus d’une reprise que le dossier été réglé. Une affirmation qu’a confirmé à L’Écho La Tuque son attaché politique à La Tuque, Michel Pronovost. Il a même mentionné que le premier ministre, François Legault, avait souligné que Mme Tardif avait travaillé fort ce dossier. M. Pronovost soutient que le dossier des paramédics était réglé sous l’ancien ministre Danielle Mc Cann et que ce n’est pas la lettre du 6 juillet qui a changé la donne. Cela avait été indiqué, selon ses dires, aux élus lors de cette rencontre, avec la précision que l’annonce serait faite dans quelque temps. «Il s’est dit des choses fausses», martèle Michel Pronovost, en lien avec la déclaration du maire.