Parce que la violence sexuelle, ça concerne tout le monde
SENSIBILISATION. Le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) Entraid’Action distribuera dans les prochains jours 37 000 napperons dans une trentaine de restaurants du territoire afin de rappeler que la dénonciation de la violence sexuelle, c’ est l’affaire de tout le monde.
La Semaine des victimes et survivants d’actes criminels se déroulera du 26 mai au 1er juin et le CALACS profitera de l’occasion pour mettre de l’avant un napperon sur lequel est inscrit Ça me regarde pas Contre les violences sexuelles, toi aussi tu as un rôle à jouer
«Ça nous concerne tous, les hommes comme les femmes», rappelle Nicole Hamel, coordonnatrice du CALACS local qui dessert les territoires du Centre-de-la-Mauricie, Mékinac et La Tuque.
Fondé en 2003, l’organisme basé à Shawinigan vient en aide aux femmes de trois différentes façons: l’aide directe; la prévention et la sensibilisation; et la lutte. Si l’aide directe consiste par exemple à accompagner une victime au travers le processus judiciaire, la lutte portera davantage à faire en sorte d’adapter le système afin qu’il soit plus facilement accessible ou bien que les indemnisations soient plus justes par exemple.
Le volet de la prévention et de la sensibilisation prend de son côté de plus en plus de place explique l’intervenante Marie-Eve Lajoie. C’est ainsi que de multiples ateliers sont donnés dans les écoles et collèges, les établissements du CIUSSS et même chez Service Canada où près de 200 personnes ont été sensibilisées dans la dernière année. «Avec les politiques contre le harcèlement sexuel qui sont implantées dans les grandes entreprises privées, celles-ci font aussi de plus en plus affaire avec nous», se réjouit Nicole Hamel.
Depuis maintenant plus de 16 ans qu’il est sur le terrain, le CALACS est à même de constater les changements à l’ère du #moiaussi. «Les femmes attendent moins avant de dénoncer. Auparavant, l’agression pouvait remonter à plusieurs années mais maintenant, plusieurs viennent pour des agressions récentes», commente Vanessa Clément, intervenante.
De plus en plus d’adolescentes frappent aussi à la porte du CALAC. Près du tiers de la clientèle est d’âge mineur plus précisément. Dans ce cas-ci, la loi oblige le CALAC a accompagner la jeune fille pour porter plainte aux autorités policières. Ce qui n’est pas le cas pour des femmes adultes où là, l’organisme offre de l’écoute mais sera présent dans le cas où la victime manifeste le souhait de déposer plainte. «Notre rôle dans ce cas-là n’est pas de prendre position mais de redonner le pouvoir à la femme car c’est ça une agression sexuelle, on enlève le pouvoir à quelqu’un», termine Marie-Eve Lajoie.